"Ils font Nice" : chaque semaine, nos figures locales mises en vedette dans Nice-Presse
Aujourd'hui, il ne reste plus que cinq pêcheurs professionnels dans notre cité. Parmi eux, Loïc Barbedette. Depuis cinq ans, il part tous les matins en mer. À son retour, il vend le poisson frais au "cul du bateau", sur le quai de la Douane.
Nice-Presse : Comment s’est passée votre enfance à Nice ?
Loïc Barbedette : "Mes grands-parents adoraient la pêche. Ils avaient un petit pointu quand j'étais gamin, c'est eux qui m'ont initié.
Je n'ai donc jamais eu peur de la mer, même étant plus jeune. D'ailleurs, lorsque j'avais 6-7 ans, j'allais au club nautique pour y faire de la planche à voile.
En sixième, j'étais au collège Port Lympia, on pouvait choisir une option comme art plastique ou italien… Moi, j'ai tout de suite pris sport nautique avec du kayak, de la voile, de l'aviron ou de la plongée sous-marine.
J'ai vraiment grandi avec ce rapport à la mer, j'adore ça. De tout manière, encore aujourd'hui, si je ne la vois pas de la journée, je ne me sens pas bien."

"C'est un peu comme si on partait à l'aventure chaque matin"
Quels sont vos meilleurs souvenirs ici ?
"En étant pêcheur, je vis des moments uniques. Je vois des dauphins au bord de la plage à seulement vingt mètres du Port. Pour un peu qu'il y ait aussi un lever ou un coucher de soleil… C'est magnifique.
Ce sont des images que l'on ne trouve qu'en mer. Ça crée des souvenirs, je me sens vraiment privilégié. C'est d'ailleurs ce qui me plaît dans mon métier. Je suis à l'air libre, je fais une activité plaisante, et je vois des paysages incroyables.
J'ai l'impression d'apprendre tous les jours. On a une routine mais c'est à chaque fois différent. C'est un peu comme si on partait à l'aventure chaque matin, on ne sait pas ce qu'il se passe sous l'eau."
"Notre ville reste belle"
Que pensez-vous de notre ville ?
"Elle a beaucoup changé. Moi, je ne fais plus trop les restaurants car c'est trop galère pour livrer en ville. Tout est piéton, on ne sait plus où se garer. Parfois, j'apportais pour 60 euros de poissons et je me prenais des amendes de 135 euros. Ce n'est pas possible.
Au niveau de la pêche, quand je suis arrivé, c'était lamentable. Je suis allé au Port d'Antibes, de Cannes, ou même de Menton, ils ont tous des beaux trucs et ils peuvent vendre.
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Nice est la cinquième ville de France, et pourtant on n'avait pas un seul point pour que les gens achètent notre poisson. Depuis un an et demi, on a enfin l'autorisation.
Ils ont mis en place quelques petits trucs, mais ça reste très léger (De nouveaux aménagements dans le cadre d'un vaste plan pour l'économie bleue, ont été annoncés, ndlr). Après, notre ville reste très belle, ça on ne peut pas dire le contraire."
"Je serai à Nice jusqu'à la mort"
Quelles sont vos adresses favorites ?
"J'aime bien aller au Parc Castel des Deux Rois, c'est à côté de chez moi et mon petit aime bien jouer au foot là-bas. Le Mont-Boron et le Cap de Nice aussi, c'est superbe.
Il y a plusieurs points de vues où je me rends comme au-dessus du Château de l'Anglais, c'est très beau. La cascade de Gairaut aussi. En plus, on voit toute notre cité le long du chemin.
Concernant les restaurants, il y a de très bons établissements pour manger du poisson ! Par exemple, Les Agitateurs, rue Bonaparte, c'est un peu gastronomique. Mais il y a aussi le Babel Babel."
Où vous voyez-vous dans quelques années ?
"Ici, jusqu'à la mort ! Je n'ai pas trop voyagé dans ma vie, à part pour suivre un peu l'OGC Nice ou pour aller en Corse, je me sens bien ici.
Franchement, je ne vois pas où je pourrais être mieux, on a l'impression d'être un peu tous les jours en vacances !"
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