« Ils font Nice » : chaque semaine, nos figures locales mises en vedette dans Nice-Presse.
Artiste pluri-disciplinaire, Patrick Moya est particulièrement apprécié des Niçois. À cheval entre le réel et le virtuel, il propose un univers singulier. Notamment au travers de ses personnages récurrents, tels que la « brebis Dolly », « Pinocchio », ou encore le « Petit Moya ».
NICE-PRESSE : Comment êtes-vous arrivé à Nice ?
Patrick Moya : « Vers mes quinze ans, je me suis installé dans la région, à Cagnes-sur-Mer. J’étais avec mon père qui voulait se rapprocher du Sud. Ensuite, j’ai été en pension à Nice pendant plusieurs années.
Un peu plus tard, en 1975, j’ai intégré la Villa Arson (établissement public dédié à l’art contemporain, NDLR). Mais je n’ai jamais eu mon diplôme, à l’époque on devait partir à l’armée.
Lorsque je suis revenu à Nice, je n’avais plus envie de rien faire. Je voulais simplement profiter. J’ai découvert un peu toutes les boîtes de nuit, j’allais à la plage…
À ce moment-là, j’ai un peu mis mon art de côté et j’ai posé en tant que modèle nu. »
Vous êtes très présent au sein de notre cité…
« J’ai réalisé plusieurs expositions, mais pas trop car il ne faut pas lasser les gens quand même ! « Le cas Moya » en 2018 à la galerie Lympia au port de Nice était une sorte de rétrospective sur mon parcours, de mes débuts jusqu’à aujourd’hui.
Plus récemment, la manifestation « La télé de MOYA » au centre d’arts et de culture l’Artistique s’est organisée. Il y a longtemps, j’ai également exposé dans la galerie du MAMAC (Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain, NDLR).
Ce ne sont pas forcément les plus importantes. Je ne fais pas vraiment beaucoup d’expositions officielles, mais je réalise plein d’autres choses à Nice et dans la région de manière plus générale. »
C’est-à-dire ?
« Je participe au Carnaval ou bien je réalise des performances artistiques lors des Dolly Party (grande soirée festive du Centre LGBT de Nice, NDLR) par exemple. En fait, je préfère être dans ce genre d’événements plutôt que de faire des expositions dans les musées. J’aime ce côté plus populaire. »

Que pensez-vous de votre ville ?
« Je l’ai toujours adoré. Lorsque je pars en voyage, je ressens une sorte de bonheur de rentrer et d’être à nouveau ici.
Il y a aussi cette idée que l’on a la sensation « d’être vraiment arrivés » quand on est à Nice. À Paris par exemple, j’ai l’impression que l’on peut aller partout. C’est un peu angoissant.
Ici, on trouve une sorte de tranquillité. »
Et au niveau artistique ?
« On a la sensation que c’est un petit village, où les artistes sont acceptés en tant que tels sans poser trop de questions, un peu comme en Italie d’ailleurs.
Quand on va au restaurant on peut trouver de nombreuses références à l’art. Souvent, quand on rencontre les propriétaires des différents établissements, ils ont une petite anecdote sur certains artistes qui sont passés.
Dans notre cité, ils ont vraiment leur place. Plus que dans d’autres villes. »
Quelles sont vos adresses favorites ?
« Je suis quelqu’un d’assez obsessionnel donc je n’en ai pas beaucoup. L’été, j’aime bien aller manger au Castel Plage sur la Promenade. L’hiver c’est plutôt Le Safari, sur le Cours Saleya.
Quand je veux vraiment me faire plaisir, je vais au Flaveur. C’est un tout petit restaurant tenu par les frères Tourteaux.
Le quartier Ségurane aussi, ça me plaît ! Quand j’étais plus jeune, j’y allais régulièrement pour chiner. J’aime toujours autant l’atmosphère de ce lieu. »
Où vous voyez-vous dans quelques années ?
« Je suis un artiste qui est toujours resté à Nice. Certains ont voulu partir pour essayer Paris par exemple. Moi cela ne m’a jamais tenté, je considère que la base c’est vraiment ici. Je ne me vois pas ailleurs, même dans les prochaines années. »
Avec Nice-Capitale