Newsletter gratuite
Nous le relevions dans un article paru hier : Nice est la première ville de France où viennent s'installer les Franciliens… âgés de plus de 60 ans. Pourquoi notre ville intéresse-t-elle tant les seniors, sans disposer de la même aura auprès des plus jeunes ?
Selon la dernière étude de l'Insee, les actifs d'Île-de-France déménagent majoritairement à Lyon, Bordeaux, Toulouse, Nantes ou Marseille.
Nice n'arrive qu'en 9e position du classement des villes les plus attractives pour les moins de 40 ans.
L'an passé, un classement du magazine Challenges plaçait déjà notre métropole 17ème… sur 20 concernant son attractivité auprès des nouveaux ménages. Un désaveu qui oblige à se poser des questions.
Un écart de niveau de vie peu intéressant
Sans grande surprise, le prix de l'immobilier, que ce soit à l'achat ou en location, est un facteur important. D'après l'Insee, les Franciliens sont nombreux à partir en province pour bénéficier d'un logement plus spacieux.
La hausse de superficie moyenne de leur habitat atteindrait même 43 à 52%! Un pourcentage avec lequel la capitale maralpine ne peut rivaliser, étant l'une des communes les plus chères de France.
Même s'ils quittent Paris pour rechercher une meilleure qualité de vie, les Franciliens ne souhaitent pas toujours renoncer à une vie professionnelle dynamique et à une rémunération parisienne.
D'où l'intérêt de déménager à Lyon ou à Bordeaux, villes desservies par la LGV (Ligne à Grande Vitesse).
Nice ne peut pas compter sur la même proximité avec la capitale…
De plus, un Francilien de moins de 40 ans qui s'installe à Lyon bénéficie, après migration, d'un niveau de vie 31% supérieur à celui de ses nouveaux voisins. Un chiffre qui fond à 12% pour ceux qui choisiraient Nice.
Un marché de l'emploi peu attractif
Entre 2003 et 2018, environ 3.800 Niçois ont décidé de partir vers d'autres horizons.
Dans le même temps, selon un baromètre Hello Work datant du mois de février, seuls 44% des résidents de la métropole niçoise sont certains de vouloir continuer à y vivre.
Selon Laurent Chalard, docteur en géographie à l'Université Paris-Sorbonne que nous avions interviewé en novembre dernier, cette baisse démographique serait en partie due à un marché de l'emploi trop peu attractif.
Le problème majeur, d'après cet expert ? "Le manque de diversité dans les secteurs. Il y a une hyper-spécialisation sur deux domaines : le tourisme et la haute technologie. Mais cette dernière n'a plus le dynamisme des années 1980".
Un tableau pas si sombre !
Même s'il nuance toutefois : "Il est possible que nous observions dans cinq ans une tendance tout à fait différente". "Le but est de se réinventer en attirant le tertiaire supérieur", explique-t-il, en prenant comme exemple l'Éco-Vallée et le quartier Méridia.
En effet, en décembre 2021, le maire de Nice se félicitait de l'arrivée de 1.637 nouveaux habitants sur le territoire, signe selon lui de bonnes "perspectives de croissance et de développement".

Si l'opposition n'était pas vraiment de cet avis, il faut tout de même rappeler que la Métropole possède des atouts de choix : son climat ensoleillé, son offre de transports et la qualité de son tissu commercial.