Comme chaque territoire, le département maralpin a des forces et des faiblesses sur le plan de l’attractivité et de l’économie. L'Institut Montaigne propose ses pistes pour avancer.
Chacun sera libre d’apprécier ou non le bilan, mais voici des propositions sur lesquelles cette référence a travaillé. Laboratoire d’idées défendant une vision libérale, l’association à but non lucratif s’est penchée sur le cas de Nice et des Alpes-Maritimes pour sa consultation “Territoire azuréen : ambitions 2040” lancée il y a deux ans.
Afin d’établir une feuille de route, les experts écoutés durant cet audit (Stan, l’Union pour les entreprises du 06, la Chambre de commerce et d’industrie de Nice et Côte d’Azur, KPMG et l’EDHEC Business School) ont livré leur opinion sur les faiblesses du 06.
Miser sur les étudiants
Premier point, attirer de manière durable les jeunes actifs pour faire face au vieillissement démographique. Chez nous, les plus de 75 ans représentent 12,1% de la population, et ce pourcentage devrait doubler d’ici à 2050.
L’Institut Montaigne propose de renforcer les relations internationales avec les étudiants en enseignement supérieur. Il ne faudrait pas hésiter à mettre en place un dispositif d’accueil clé en main pour les élèves et doctoraux internationaux, tout en y associant les entreprises locales.
Dans la continuité, il serait intéressant de monter une campagne de communication ciblée sur l’attractivité du territoire azuréen à destination des 18-30 ans. Autre initiative possible, expérimenter l’avantage fiscal pour les personnes âgées accueillant un étudiant dans leur logement en "colocation intergénérationnelle".
Organiser un grand salon du médical
Le deuxième déficit observé concerne le tourisme et le manque de diversité. Il est préférable de renforcer les filières d’excellence existantes, tout en développant les filiales d’avenir et les emplois s’appuyant sur des technologies à haute valeur ajoutée.
Concrètement, les hypothèses émises évoquent la création d’un label du tourisme durable azuréen, ainsi que l’aide aux hôtels et restaurants pour qu’ils répondent aux critères, accentuant notamment le travail sur le moyen et le haut-pays.
En parlant d’innovation, l’association estime qu’organiser un salon annuel de la MedTech à Nice, un congrès sur la santé, aiderait les Alpes-Maritimes à grandir, rappelant l’importance de la région dans ce domaine, auquel il faut intégrer les industries aromatique et cosmétique.
Pour se positionner comme leader de la transition énergétique, la Côte d’Azur devrait déployer un vaste plan en faveur de l’énergie solaire, par exemple l’installation de panneaux photovoltaïques par les entreprises et les particuliers, sans oublier l’ensemble des bâtiments publics.
Au sujet des musées et des autres offres culturelles et touristiques, il serait conseillé de mutualiser et de coordonner les compétences, principalement entre Nice, Cannes et Antibes, ce qui favoriserait la communication stratégique à l’échelle nationale et internationale.
Le logement, gros point faible du territoire
Troisième lacune, les contraintes au niveau du logement. Le développement économique est en effet entravé par une forte pression foncière, des loyers très élevés et une offre insuffisante.
Une problématique bien connue, surtout dans notre ville, qui pourrait, à en croire les experts, être comblée en partie en axant la politique sur les habitations intermédiaires, celles aux loyers plafonnés, inférieurs aux prix du marché.
La solution serait de soutenir la réservation de ces biens par les entreprises à destination de leurs salariés, tout en fixant des objectifs précis de création à l’ensemble des communes.
Il serait également opportun d’expérimenter l’élargissement des avantages fiscaux de ce type d’habitat à l’ensemble des réhabilitations d’immeubles anciens, et non plus uniquement aux bâtiments de bureaux.