À l'occasion d'un entretien à paraître dans Nice-Presse, Gaël Nofri, adjoint de Christian Estrosi, est revenu sur plusieurs grands projets lancés à Nice et dans sa Métropole. Parmi eux : la taxe carbone (bientôt ?) imposée aux usagers des ferries reliant la Corse, qui est loin de faire l'unanimité.
Extrait - Dans nos colonnes, le maire Christian Estrosi assurait déjà qu'il compte bien "assumer, même les décisions impopulaires".
"Les ferries, c'est une double pollution, qui vient de la terre et de la mer. Chaque escale, c'est une tonne de CO2 pour le ferry lui-même, et une autre tonne pour les voitures qui débarquent et qui embarquent" rappelait-il.
"Cette taxe s'inscrit dans une cohérence, c'est un tout petit élément dans notre politique globale. Nous nous inscrivons dans un schéma d'économie durable et de transition écologique. Des experts identifient les sources de pollution auxquelles il convient de s'attaquer. À nous ensuite de proposer des réponses."
Un vaste plan pour l'économie bleue, qui comprend notamment une requalification d'envergure du Port et des dispositifs de soutien aux pêcheurs, va être mené jusqu'en 2026.
"En attendant, doit-on faire financer cette transition par le contribuable, ou plutôt par les usagers des ferries ?" interrogeait, notamment, le maire.
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Depuis, l'opposition tempête et plusieurs pétitions ont été lancées, tant cette mesure, de l'aveu même de Corsica Ferries, pourrait entraîner la disparition de la liaison Nice-Corse, en tout cas dans sa configuration actuelle.
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Cette écotaxe, est-ce de l'écologie punitive ? Interrogé sur la question par Nice-Presse le 29 septembre, Gaël Nofri, adjoint au maire chargé de la Circulation, défend "un projet sur lequel Christian Estrosi a profondément raison".
"S'agit-il d'une taxe, ou d'un appel à ?" interroge-t-il. En clair, l'idée est surtout de faire partir Corsica Ferries, plus que de penser que la mesure sera réellement déployée.
"Corsica Ferries doit se réinventer"
"Je le dis clairement, le Port est le plus gros échec de la Ville de Nice depuis des décennies" a développé Gaël Nofri. "Nous sommes l'une des rares qui n'ait pas utilisé son port au service de l'économie locale, d'une attractivité, du commerce. Il manquait une vision".
"Nous en avons une aujourd'hui, qui est nécessaire et vitale. Si sur tous les projets il fallait n'en retenir qu'un seul, je pense que celui-ci (le plan global sur l'économie bleue, ndlr) est le plus visionnaire".
"Les gens de ce quartier ne peuvent être satisfaits de la situation qu'ils vivent, les pêcheurs non plus. Nous devons le penser différemment".
"Nous sommes en train de développer une liaison décarbonée avec Monaco. Sans vouloir être désagréable avec eux, Corsica Ferries a une vision des années 1970. Il va falloir qu'ils se réinventent, avec un modèle plus propre. Sinon ils n'auront rien compris".
- L'interview en intégralité sera à retrouver sur Nice-Presse.
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