“Ils font Nice” : chaque semaine, nos figures locales mises en vedette dans Nice-Presse.
Fred Ghintran fait partie des figures emblématiques de notre cité. Tout a commencé avec un camion à pizzas créé avec son frère. Aujourd'hui, ce Niçois est à la tête de plusieurs affaires. Retour sur un parcours plein de succès.
Comment vous êtes-vous lancé ?
J'ai commencé à travailler très tôt, pendant les vacances. Je voulais me faire un peu d'argent. À côté de mes études, je me suis lancé dans la restauration : j'ai réalisé que le métier me plaisait, notamment pour le contact avec les gens.
"Finalement on a appris le métier comme ça, sur le tas"
J'ai suivi un cursus à l'EDHEC Business School de Nice, avant de faire mon stage pendant un an à Paris. Une fois rentré, j'ai ouvert un camion de pizzas au Nord de la ville avec mon frère Christophe. On a toujours eu la fibre entrepreneuriale !
Tout a commencé à deux. Au bout d'un an et demi, on était quasiment une quinzaine à travailler, avec de la livraison. Ça marchait très bien. De fil en aiguille, des petites touches ont été ajoutées avec des salades, des pâtes, des plats du jour… Finalement on a appris le métier comme ça, sur le tas.
Vous avez par la suite créé d'autres établissements…
En quinze ans, on est passés de deux à une centaine d'employés. Après le camion, on a monté dans un petit local la pizzeria Les Deux Frères à Nice Nord. On l'a vendue puis on a lancé la brasserie Le Métropole à Auchan puis ça a été La Niçoise et USA pizzeria sur le boulevard Gambetta. On est partis dans le Var où l'on a pris deux affaires pendant une saison : La Coupole et La Licorne.
De retour à Nice, on a racheté Le Garnier. Ça été un succès, on a remonté l'établissement. D'autres ont suivi avec notamment Le Rossini et Le Félix Faure. Aujourd'hui, on gère Oscar sur la piétonne, un restaurant type brasserie méditerranéenne, Da Titin, où l'on sert de la pissaladière, du pan bagnat… Et plus récemment le Club Player ! On vient de le reprendre. C'est une affaire plus tournée vers le côté bar, apéritifs…
Mais ce n'est pas tout…
On a lancé une branche immobilière qui ne marche pas trop mal ! C'est de la promotion et de la rénovation de biens. Je suis président de la branche restauration de l’UMIH 06 (Union des métiers de l’industrie de l’hôtellerie, NDLR). Pour moi, c'est aussi important d'être très présent dans les associations de commerçants des quartiers.
Ça me permet de prendre la température du côté des professionnels et d'avoir le lien avec la municipalité. Certains chefs d'entreprises n'ont pas le temps de s'occuper de ça, ils ont la tête dans le guidon. Il faut prendre la parole pour et avec eux.
Vos meilleurs souvenirs ?
Ce sont surtout des rencontres ! Je pense à Patrick Gastaldi, il était l'un de mes premiers clients. Avec le temps, c'est devenu un copain. Il est d'ailleurs le parrain de mon premier fils. Aujourd'hui, il est associé avec nous chez Oscar. C'est pareil pour certaines personnes avec qui je travaille. Inès est arrivée il y a dix ans, elle nous a rejoints en tant que cheffe de rang. Aujourd'hui, elle est associée également. Ce sont des belles histoires !
Et pour la suite ?
Dans les prochaines années, je veux continuer à faire des investissements participatifs afin de donner une chance à nos employés, qu'ils puissent commencer à tenir une affaire. J'aimerais aussi prendre un peu de recul, et profiter de ma famille. Ça fait vingt ans que je bosse comme un fou.
On voit que le pays a besoin de repartir un peu. Peut-être qu'il faudrait une petite touche d'entrepreneurs dans le monde politique afin d'apporter notre vision. Si dans l'avenir, j'arrive à avoir du temps, ça m'intéresserait…
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