Une centaine d'élus locaux dénoncent les contraintes imposées par la loi sur les HLM. De nombreux édiles de la Métropole niçoise ont même paraphé une tribune directement adressée au ministre du Logement.
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Au cours d’une conférence de presse XXL tenue le 9 février dernier, les maires des communes de la Métropole Nice-Côte d’Azur avaient déjà exprimé leurs craintes et leur désaccord avec la loi SRU, "Solidarité renouvellement urbain". Pour rappel, celle-ci réclame aux localités de posséder un parc de 20% à 25% de logements sociaux, sous peine de sanctions.
Notre territoire est en proie à de profondes difficultés sur le sujet, et il n’est donc pas innocent de voir ces mêmes élus parapher un manifeste dans le Journal du dimanche. Parmi les signataires, on retrouve Christian Estrosi, édile de Nice, Anthony Borré (son premier adjoint), Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Joseph Ségura (Saint-Laurent du Var), Louis Nègre (Cagnes-sur-Mer), Paul Burro (Belvédère), ou encore Régis Lebigre (Vence) et Yann Priout (Gilette).
D’autres personnalités politiques maralpines se sont également associées à ce mouvement : Richard Gally (Mougins), Yves Juhel (Menton), Georges Bottela (Théoule-sur-Mer), ainsi que des membres du Conseil départemental des Alpes-Maritimes.
113 signataires, principalement de la Région Sud
Au total, ce sont plus de 110 personnalités qui ont participé à cette tribune, principalement des hommes et femmes représentant des collectivités de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Un texte paru le mercredi 21 février, qui s’adresse en particulier à Guillaume Kasbarian, le nouveau ministre délégué chargé du Logement.
Chacun dénonce une réglementation "inadaptée" qui a été votée il y a plus de vingt ans. "Si l’objectif est louable, la méthode est une ineptie. L’État impose, depuis Paris, des objectifs intenables, sans la moindre concertation", regrettent-ils.
Affirmant que la norme sur les HLM "n’est pas applicable dans nos territoires", les exécutifs locaux indiquent qu’ils sont "contraints" par la géographie. "On ne peut déplacer les reliefs, modifier le tracé du littoral ou entraver le lit d’un cours d’eau. Appliquer le même moule, les mêmes règles, les mêmes contraintes et objectifs à plus de 1.000 communes différentes est une folie", insistent-ils.
La loi serait impossible à suivre pour "64%" des communes
"Inefficace", la règle SRU serait irréalisable pour "64%" des municipalités. C’est pour cela que les parapheurs appellent le gouvernement "à révolutionner la politique du logement dans notre pays, à commencer par cette loi en fixant trois principes : concertation, différenciation et mérite."
Concrètement, ils souhaitent relancer la production d’habitations privées "pour en faire baisser le prix et qu’elles soient accessibles au plus grand nombre". Ils comptent aussi sur "la construction d’habitats intermédiaires" afin de "favoriser la mobilité et le parcours résidentiel". "Reconquérir" les biens vacants, "réhabiliter" les logements existants et "étendre le dispositif du prêt à taux zéro", sont les autres demandes des élus.
Établir des objectifs en concertation avec le préfet
Déjà étudiée à Nice, la "surélévation" dans les centres-villes pourrait selon eux "répondre au manque de foncier." Enfin, il est aussi question de "redonner la main aux maires en leur permettant de fixer eux-mêmes, en accord avec le préfet, les objectifs des constructions de logements sociaux."