Nous respirons mieux sur le territoire azuréen. C'est la conclusion que l'on peut tirer du bilan d'AtmoSud pour l'année 2023.
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Des résultats encourageants, mais il reste encore beaucoup de travail. Voilà comment nous pourrions résumer le rapport de l'observatoire de la qualité de l'air en Région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur, AtmoSud, portant sur 2023. Une bonne nouvelle, puisque la tendance se constate depuis plusieurs années maintenant.
Commençons par le meilleur point du secteur azuréen, Toulon-Provence-Méditerranée. C'est ici que l'on retrouve la plus forte baisse de l'indice Icair - indice cumulé de l'air - qui comprend le cumul des quatre polluants réglementés, à savoir les PM10, PM2.5, l'ozone et le dioxyde d'azote. Cette chute s'établit à -25% entre 2019 et 2023, ce qui correspond à -1,2 point.
C'est également mieux à Nice et à Aix-en-Provence, avec un indice diminuant de 0,7 point. Des observations positives, mais les enjeux sanitaires restent d'actualité puisque pour l'ensemble des villes de la région, nous franchissons en moyenne 4 à 5 fois les recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Nice et Toulon bons élèves pour le dioxyde d'azote
AtmoSud note que sur certains aspects, les métropoles niçoise et toulonnaise font figures de bons élèves. C'est notamment le cas pour le dioxyde d'azote, dont la concentration s'est réduite de 15 à 25% en Provence-Alpes-Côte d'Azur sur quatre ans.
Cette réduction est plus marquée dans les deux collectivités citées plus haut. Comment l'expliquer ? Grâce aux mesures locales, avec par exemple dans la Baie des Anges le développement du tramway et des pistes cyclables.
Pour ce qui est des particules fines (PM2.5), qui proviennent en général de la combustion du bois par les particuliers (45% des émissions en Région Sud), on note un contraste plus important. Ainsi, à Toulon, elles ont décliné de 37% sur la période étudiée. La baisse est moins significative à Nice, mais elle est tout de même observable.
Certaines communes retiennent beaucoup de CO₂
Concernant le gaz à effet de serre, les émissions s'élèvent à 37 mégatonnes de CO₂. On les doit principalement à l'industrie (42%) et au transport routier (27%). Or, seuls 8% de ce dioxyde de carbone sont compensés par nos forêts et nos arbres. C'est pourquoi de nombreuses communes, surtout rurales, captent plus de CO₂ qu'elles n'en émettent.
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Sur ce point, des différences énormes existent entre le littoral maralpin et les villages de l'arrière-pays. Par exemple, Saint-Martin-Vésubie absorbe nettement plus qu'elle ne diffuse de CO₂. Elle séquestre 333% des émissions. À Isola nous atteignons les 242%. Au contraire, Nice n'en retient que 0,4% et Cagnes-sur-Mer 1%.
Cela montre que si nous sommes sur le bon chemin, il est nécessaire de poursuivre la dynamique en renforçant les actions menées pour améliorer la qualité de l'air. Rappelons que pour réduire la diffusion de ces gaz nocifs, la métropole niçoise a pris l'engagement de les diminuer de 22% d’ici à 2026, en comparaison avec le total mesuré en 2012. Exemple concret : en 2025, sa flotte de bus aura été totalement décarbonée, un investissement lourd, mené depuis des années.