Confrontée à des règles de plus en plus strictes dans certaines villes, la plateforme Airbnb veut désormais miser sur un nouveau marché. Un changement de braquet qui ne serait pas sans conséquences.
La saison estivale 2024 a semble-t-il marqué un tournant. Le ras-le-bol du surtourisme a largement été relayé. Parmi les acteurs pointés du doigt par les grandes communes, les plateformes de locations saisonnières, et notamment Airbnb. Il leur est surtout reproché de dérégler le marché locatif, ce qui pousse Nice, par exemple, à vouloir agir drastiquement contre ce système.
Porté sur les baux de courte durée, le géant américain serait en train de changer de stratégie pour l'avenir. Face aux multiplications des mesures de plus en plus restrictives le visant, il aimerait dorénavant développer les locations de plus longue durée, comme le rapporte SeLoger.com.
Entre 17 et 18 % de l'activité d'Airbnb
C'est ce qu'a affirmé le patron de la société, Brian Chesky, lors d'une conférence sur les voyages. Nouvel objectif dans son viseur, les séjours de plus d'un mois et plus, jusqu'à 90 jours. Un secteur intéressant qui serait en pleine expansion ces dernières années. Une belle opportunité pour l'entreprise qui revendique aujourd'hui une hausse de l'activité qui y est consacrée. Elle représente désormais entre 17 et 18%, contre 14% avant la crise sanitaire.
Airbnb a ainsi repéré une possible source de revenus supplémentaire, qui serait complémentaire de la principale. Et d'autres nouveautés pourraient apparaître dans les mois et années à venir.
Parmi les idées ayant germé au sein de la plateforme, il y a la mise en relation de personnes disposant d'un bien immobilier, mais qui n'ont pas le temps d'être un hôte, avec celle n'ayant pas d'habitation référencée, mais souhaitant tout de même recevoir des touristes. Les massages, le spa, le ménage de mi-séjour ou encore la simplification des procédures d’arrivée sont les autres possibilités évoquées.
Comme nous l'expliquions, si la firme basée aux États-Unis veut se diversifier et densifier les services proposés, c'est sans doute pour éviter de subir de plein fouet les restrictions prises par les mairies.
Les villes européennes ont dit stop
On peut ainsi rappeler que Barcelone veut tout simplement interdire les locations de meublés touristiques à partir de 2029. Des quartiers de Budapest, Athènes, Lisbonne et Madrid vont suivre l'exemple. Partout à travers l'Europe, ces situations se multiplient. À Londres et Amsterdam, vous ne pouvez pas louer votre appartement ou maison plus de 90 et 30 jours.
Dans la Baie des Anges, il n'est pas possible d'en arriver à ce point là, puisque "notre droit ne le permet pas", nous a indiqué en septembre le premier adjoint au maire, Anthony Borré. En revanche, "nous devons réguler, surtout alors que le marché apparaît grippé, a-t-il ajouté. Depuis 5-6 ans, nous sommes la municipalité la plus stricte à ce sujet. Nous avons décidé que les autorisations des locations passent de trois, à seulement une année. En cas de nuisances, nous ne les redonnerons plus."
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Et si cela n'avançait pas suffisamment vite au niveau national, la Ville a pensé à la compensation au premier logement. Concrètement, cela veut dire que pour chaque appartement placé sur Airbnb, il faudrait aussi en proposer un en location longue durée, ce qui provoquerait un véritable impact sur la rentabilité pour les propriétaires. Et reviendrait, de fait, à une interdiction.
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