Le candidat soutenu par Christian Estrosi aborde ce second tour gonflé à bloc. Si tout le monde ne parie pas sur sa victoire, l'adjoint délégué à la jeunesse n'a rien à perdre : stature nationale et affirmation locale, le défi que s'est lancé Graig Monetti est déjà relevé.
Avec ses deux mètres, Graig Monetti est grand, très grand même. Dimanche soir, le candidat d'Ensemble pourrait en imposer davantage encore, avec cette campagne menée sur son nom.
Rondement mené, son premier combat politique est pour l’instant une réussite.
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Une réussite, parce qu’il a réussi à challenger Éric Ciotti, député sortant, en lice pour un quatrième mandat consécutif dans la première circonscription, celle du Port de Nice et du centre-ville, l’une des plus emblématiques, terre promise des Républicains depuis des décennies.
Campagne sans le moindre raté
Une mission périlleuse, pour un jeune candidat à la notoriété encore limitée, mais qui n’a cessé de bluffer les observateurs au fil d’une campagne parfaitement maîtrisée.
À l’aise lors des débats, percutant dans les meetings, Graig Monetti a multiplié les interventions dans tous les recoins du territoire, prouvant que son jeune âge — 29 ans — n’influait en rien sur ses compétences.
Si son score (25,92%), qui représente près de six points de moins que celui d’Éric Ciotti (31,70%), est forcément en deçà des attentes, l’ancien chef de cabinet de la ministre Frédérique Vidal a réussi à se hisser au second tour, malgré la "menace" représentée par la candidate NUPES, Anne-Laure Chaintron.
Il y a quelques semaines, le chef de file des Républicains dans les Alpes-Maritimes déclarait même que la candidate investie par Jean-Luc Mélenchon serait son "principal adversaire".
Raté, c’est bien le jeune loup de la mairie qui sera sur son chemin, bien déterminé à bousculer jusqu’au bout le (très probable) futur candidat à l’élection municipale de 2026.
Mais au jeu des reports de voix, Éric Ciotti semble avoir quelques garanties supplémentaires, avec notamment dans le viseur les 13,30% de la candidate du Rassemblement national, Muriel Vitetti.
Éliminé dès le premier tour dans la troisième circonscription, Philippe Vardon (ex-RN soutenu par Reconquête) a lui appelé à faire le choix des candidats LR dans la cinquième, mais surtout dans la première.
« J’appelle à les électeurs patriotes à voter pour Éric Ciotti et à faire barrage aux candidats du système Estrosi-Macron », a-t-il explicitement annoncé dans nos colonnes.
"Barrage républicain"
Pour Graig Monetti, la clé d’une victoire passera donc par le report des voix des électeurs NUPES.
Très bonne nouvelle pour lui, le suppléant d'Anne-Laure Chaintron, Robert Injey, personnalité du PCF niçois, appelle à voter pour le macroniste dans un communiqué envoyé aux journalistes ce 15 juin : "faire barrage à l’extrême droite est une évidence quand on est de gauche…" a-t-il clairement souligné.
Graig Monetti pourrait donc abattre la carte du front républicain, d’ordinaire promise aux candidats du Rassemblement national mais qui pourrait s’appliquer cette fois à Éric Ciotti, qu'il a considéré « d’extrême droite » tout au long de la course. L'interessé était d'ailleurs gentiment dispensé d'adversaire Reconquête par Eric Zemmour dimanche dernier. En 2017, un pacte entre le député sortant et le Front national avait été évoqué.
Tous les électeurs de la NUPES seront-ils sensibles à cet argument ? Le doute est permis. Mais si Graig Monetti venait à perdre dimanche soir, c'est un nouveau chapitre qui s'ouvrirait devant lui. Avec la légitimité d'incarner la jeune garde estrosiste, dans un mandat municipal marqué par d'immenses chantiers.
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