Dans le cadre des législatives dans les Alpes-Maritimes, France 3 proposait mercredi 18 mai un débat un brin expédié duquel il ressort quelques propositions concrètes, mais pas grand-chose de la personnalité des candidats de la 1ère circonscription.
Commentaire — Eric Ciotti aura mis trois bonnes minutes avant de se lancer tout seul sur le burkini. "Aucun rapport avec la première circonscription" (Nice Sud, le Port Lympia), rembarre la meneuse du débat, Nathalie Layani. Le député LR sortant n'a pas pu non plus trop s'étendre sur "la mégalomanie du maire de Nice" et son combat contre la démolition d'un théâtre et du palais des congrès dans le centre-ville. Là encore, pas de lien avec la campagne.
La candidate de l'union de la gauche Anne-Laure Chaintron aura signé une prestation désinvolte sur la forme mais efficace sur le fond, rappelant en temps utiles des enjeux clés, alors que "12 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté" dans le pays.
En retrait pendant la première partie du débat, le candidat de la majorité présidentielle Graig Monetti a su pousser Eric Ciotti sur la défensive, histoire d'installer une dualité entre sa "bienveillance", et "les critiques" de son adversaire. Malin.
Au sujet du pouvoir d'achat, Anne-Laure Chaintron a proposé le rétablissement de l'impôt sur la fortune, le passage du SMIC à 1.500 euros et un blocage des prix sur les produits de première nécessité.
Graig Monetti a mis en avant une revalorisation du minimum retraite, la suppression de la redevance télé et un guichet plus clair pour l'accès aux aides sociales.
Eric Ciotti a de son côté pointé une "politique du chéquier", proposant plutôt la "suppression des taxes sur le carburant pour que l'essence retombe à 1 euro 50 le litre" et une "baisse massive la fiscalité", avec une "hausse des salaires nets et des retraites". Sans expliquer comment les financer.
Interrogés sur la première proposition de loi qu'ils compteraient déposer à l'Assemblée, la candidate de la NUPES a lancé l'idée d'un texte "pour reconnaître et revaloriser les métiers du lien", Graig Monetti a placé le "pouvoir d'achat et l'écologie comme des priorités" sans détailler plus que cela. Enfin, Eric Ciotti compterait "supprimer les droits de succession" sur les héritages.
Des petits candidats, écolos et anti-capitalistes notamment, ont été lancés en visio comme un cheveu sur la soupe. Peu de choses à en retenir, avec des phrases aussi creuses que "les ouvriers ont besoin des patrons autant que l'inverse, alors que la nature a besoin de tout le monde" ou encore "soyons honnêtes, ces élections ne changeront rien".
[Replay france.tv sur ce lien]
Les punchlines
Anne Laure Chaintron : "Je ne place pas Eric Ciotti à l'extrême droite…"
Graig Monetti : "Moi je le fais, au cas où il y aurait une ambiguïté"
Graig Monetti : "Monsieur Ciotti, c'est 86 propositions de loi en 15 ans, pas une seule n'a été adoptée"
Eric Ciotti : "Très clairement, Jean-Luc Mélenchon incarne la menace la plus forte pour notre pays (.…) Le pays s'effondrerait s'il arrivait au pouvoir"
Eric Ciotti : "Je vous reconnais des convictions solides, mais je pense qu'elles sont dangereuses pour la France"
Anne Laure Chaintron : "C'est réciproque!"
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