Voici déjà un an que la nouvelle équipe municipale est aux affaires. En ce jour de rentrée des classes, on fait le bilan : quels élus se sont particulièrement distingués durant ces premiers mois marqués par la crise sanitaire ? Qui pourrait nous réserver de belles surprises d'ici à la fin du mandat ? Et surtout : qui a déçu ?
Les félicitations

Anthony Borré
Comme un poisson dans l'eau. Longtemps dans l'ombre du cabinet, il a réussi haut la main son passage dans la lumière en devenant le premier adjoint du maire. Le délégué de classe Borré est appliqué : ses dossiers Logement et Sécurité, il les connaît sur le bout des doigts. Ce sont pourtant parmi les plus explosifs. Mais il est partout, déterminé, volontaire et force de proposition. Perçu un temps comme froid, voire cassant, il s'est depuis arrondi. Il faut dire qu'il a aussi une légère lacune à compenser : sa notoriété. En 2020, seuls 9 % des Niçois affirmaient connaître le bras-droit de Christian Estrosi, d'après un sondage que nous révélions en décembre. L'enjeu pour lui sera de garder cet impressionant rythme puisqu'au premier plan, à la mairie comme ailleurs, l'important n'est pas de pouvoir courir, mais plutôt de savoir durer.

Henry-Jean Servat
C'est la révélation du conseil municipal. L'élève Servat est impétueux, forte tête. Mais il a de sacrés résultats. Si Nice rayonne aujourd'hui comme l'une des capitales européennes du bien-être animal, c'est surtout grâce à son hyperactivité à l'Hôtel de ville. Depuis juin 2020, il enchaîne les initiatives, tempêtant contre l'administration, les sceptiques et ses quelques détracteurs parmi ses petits camarades élus, avec qui l'entente, n'est pas, dit-on, toujours aisée. Prochain défi ? Développer ses idées pour le cinéma, son autre passion, alors que la situation sanitaire le permet enfin. De belles aventures à suivre encore.

Patrick Mottard
Cette saison, il était partout. Patrick Mottard entre enfin en scène. Chargé du spectacle vivant, il a pris ses fonctions au coeur d'un premier Mon été à Nice préparé par la précédente équipe, avant de replonger dans deux nouveaux confinements. L'élu qui nous expliquait il y a peu comment il compte attirer de nouveaux publics vers notre vie artistique -- il fourmille de projets -- vient de passer deux mois au plus près des artistes. De toutes les représentations, l'élève Mottard s'est surpassé, relayant sur son blog ses coups de coeur et ses encouragements. Une abnégation à souligner.

Richard Chemla
Il fallait être bien accroché pour porter la délégation Santé en pleine crise Covid. Mais il n'a jamais eu l'air découragé, maîtrisant tous ses devoirs d'une précision toute scientifique. L'élève Chemla n'aime pas la lumière. Aussi, quand il accompagne le prof principal Estrosi en déplacement, ce n'est pas du côté des élus qui cherchent à apparaître sur les photos qu'il faut le chercher. Les journalistes l'agacent aussi, tout comme la "société de la polémique" dans laquelle nous vivons ces temps-ci. Mais Dieu que cet amour de l'effort et du calme est reposant.

Gaël Nofri
À Nice-Presse, on le surnomme "Vogue-la-galère". Chargé, notamment, de la circulation dans une ville qui a pris en la matière des habitudes épouvantables, Gaël Nofri doit défaire un à un les noeuds. Sacrée pelote ! Requalifications, embouteillages, pistes cyclables… c'est en cascade qu'il reçoit les pétitions diverses et variées presque chaque jour depuis des années. Mais même ses détracteurs les plus acharnés parmi les patrons de comités de quartier -- certains lorgnant surtout fortement sa place -- lui reconnaissent d'évidentes qualités d'écoute et de dialogue. "Vogue-la-galère" ne se démonte jamais. Et il convainc. On est donc très curieux de le voir s'exercer à de nouvelles délégations dans le futur. Très prometteur.
Relire : INTERVIEW. Gaël Nofri : "Nice n’est pas du tout anti-bagnoles"
Le fond de la classe

Jacques Richier
Les Niçois savent-ils que le très respecté patron des assurances Allianz est l'un de leurs élus à la Ville et à la Métropole ? Il faudrait être très, très attentif pour cela. L'élève Richier, chargé de l'Économie (même s'il n'est pas adjoint), a participé à deux ou trois évènements publics en un an. À notre connaissance, il n'y a presque aucune trace de lui dans la presse locale. Depuis des mois, nos demandes d'interviews ne trouvent d'ailleurs pas de réponse. Les médias nationaux sont logés à la même enseigne, sauf lorsqu'il s'agit de parler… assurances. Décevant.

Jean-Marc Giaume
Que pense l'ectoplasmique adjoint aux Sports du chaos OGC Nice-OM ? Aucune idée. Alors que la polémique, nationale, enflait, on ne l'a pas entendu du tout. Ni pour défendre nos Aiglons, comme l'a fait le maire avec vigueur, ni pour rappeler les valeurs du sport. Il faut dire que son compte Twitter est inactif… depuis deux ans. Nice-Presse le croisait la semaine dernière pour la présentation des activités nautiques proposées par la Ville aux pitchoui : tant mieux, nous commencions à nous inquiéter de ne plus avoir de ses nouvelles depuis son passage à l'Éducation, sa précédente délégation. "Il va davantage s'investir, il découvrait celle des Sports, dans une période compliquée. Mais vous allez bientôt le voir dans de nouveaux projets" le défend-on en off. Il va falloir convaincre.

Dr. Abdallah Khemis
"Si vous avez la chance de le croiser à la mairie, vous seriez bien inspiré de jouer au Loto" plaisantent les mauvaises langues de l'Hôtel de Ville. Alors on a jeté un oeil. Depuis sa prise de fonction, aucune trace de l'élève Khemis. Mais alors vraiment nulle-part : aucun communiqué, à notre connaissance, n'a fait mention de lui en plus de douze mois. Il n'a presque jamais été interviewé par la presse locale sur sa fonction (sauf ici, même si elle n'est pas indiquée), et d'ailleurs, aucun canard ne l'a déjà aperçu à un évènement municipal. Le site de la Ville n'a jamais relayé une de ses actions, et il n'a pas non plus de profil sur les réseaux sociaux ou de site internet. On oubliait ! Il est théoriquement "subdélégué à l'Euro-méditerranée". Il fallait le savoir…
Les "avertissements"
Il est parfois très bavard, mais pas forcément sur les bons sujets. Longtemps meneur en classe, l'élève Leonelli (adjoint, Propreté) se fait surtout remarquer en tant que sniper de "l'Estrosie" sur les réseaux sociaux, en période d'élections. On aimerait le voir revenir à des thématiques plus… municipales.
Même topo pour Dominique Estrosi-Sassone (sans délégation), manifestement très occupée par ses initiatives au Sénat.
Il est tellement dans la roue du très vif Graig Monetti (adjoint, Jeunesse) qu'on l'avait presque oublié. Pierre Barone (subdélégué, Vie associative), à la table de plusieurs projets réussis ces derniers mois, ne s'est pourtant pas imposé. Une déception, alors que "l'engagement citoyen" dont il est chargé est crucial en ces temps troublés. Il va falloir parler plus fort en cours.
Les "encouragements"
Sa délégation, au premier abord, n'intéresse pas grand monde, mais elle met tout son coeur à l'ouvrage. Fraîche, innovante, bosseuse, Magali Altounian peut aborder cette rentrée scolaire en confiance, après une première année de sans-faute à l'Europe.
Son "éviction" du Conseil régional n'était vraiment pas méritée. Fidèle parmi les fidèles du maire de Nice, travailleuse et affable, Agnès Rampal porte haut sa délégation à l’Euro-méditerranéen. Gageons que l'après-crise sanitaire la replacera sur le devant de la scène. Ce serait mérité.
On la trouvait transparente. Le scandale des dérapages homophobes à l'Allianz Riviera, qui a conduit à l'ouverture d'une enquête par le Parquet ? Elle n'avait pas bougé une oreille publiquement. La belle manifestation contre le racisme, lancée sur la Prom' en juin 2020 ? Silence radio. Et puis ces derniers mois, c'est un peu le retour de Maty Diouf (adjointe, Lutte contre les discriminations). Volontaire, elle a porté avec brio plusieurs projets majeurs pendant les confinements. Il ne faudra rien lâcher.