Pour la seconde fois, le Tribunal administratif a rejeté une requête déposée pour obtenir la sauvegarde du Théâtre national dans ses murs actuels.
Caramba, encore raté. Ce mardi 29 mars, c'est par un grand "non" que le TA a accueilli la procédure lancée par les élus de l'opposition Rassemblement national. "Par un arrêté, en date du 19 janvier, le maire de la commune de Nice a autorisé la démolition du bâtiment abritant le TNN" rappelle l'institution. "Le tribunal rejette les requêtes dirigées contre ce permis de démolir".
"La requête en référé suspension (…) a été rejetée par une ordonnance de ce jour par la juge des référés comme non fondée, en l’absence d’intérêt pour agir des requérants." En clair, les élus RN n'étant pas directement concernés par le chantier, ils ne peuvent obtenir son annulation.
De même, "la présidente, dans cette ordonnance, a estimé que la seule qualité de conseillers municipaux de (Philippe Vardon, Jean Moucheboeuf et Thierry Venem, ndlr) ne leur donne pas qualité pour agir."
Les intéressés avançaient notamment que le théâtre fait "partie intégrante de la Promenade des Arts", avec le Mamac (préservé et bientôt rénové) et que l’un ne peut aller sans l’autre. Ce que la mairie conteste.
La justice a-t-elle vocation à statuer sur une décision validée par une élection, celle de 2020, puis par un large vote, celui du Conseil municipal le 10 décembre dernier ? Manifestement non, puisqu'elle recalait déjà un autre référé en février dernier.
Déposé par l’association lyonnaise de « Défense de la Promenade des Arts-Yves Bayard » étonnement financée par le Conseil départemental, le tribunal avait estimé qu'il n'y a "pas d'urgence à suspendre" une décision qui n'incombe "qu'au maire de Nice".
Pour rappel, soutenu par la ministre de la Culture et l’architecte des bâtiments de France, Christian Estrosi souhaite raser l’actuel TNN pour proposer une offre culturelle répartie en quatre nouvelles salles de spectacle plus adaptées aux usages actuels.
À la place du Théâtre national sera étendue la Coulée verte, forêt urbaine aménagée en coeur de ville il y a une dizaine d’années.
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La réaction des élus RN
Dans un communiqué, les conseillers municipaux du groupe Retrouver Nice ont contesté cette décision de justice : "Comment peut-on considérer que la question de la destruction du Théâtre national ne concernerait que ses riverains directs ? L'impact urbanistique, mais aussi social, économique, environnemental et culturel concernera bien l'ensemble des Niçois."
"Nous continuerons notre action à travers tous les moyens possibles pour empêcher cette atteinte au patrimoine des Niçois et aux équilibres de notre cité."