Depuis le 16 février, Airbnb impose aux loueurs niçois l’inscription de leur numéro d’enregistrement sur leurs annonces en ligne. Une mesure qui va dans le sens de la politique mise en place par la municipalité.
“Nous ne voulons pas être une ville Airbnb.” Voilà le point clé sur lequel avait insisté Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice et délégué au logement, en conférence de presse le 20 janvier dernier.
Il faut dire qu’avec 12.500 annonces en ligne, la capitale azuréenne dispose du deuxième parc de locations touristiques en France, derrière Paris.
Au cours de cette présentation, le bras droit de Christian Estrosi annonçait un durcissement des règlementations.
Au programme notamment, l’obligation de disposer d’un numéro d’enregistrement sous peine d’une amende de 5.000 euros.
Airbnb semble avoir entendu cette décision et impose désormais l’inscription de cet identifiant. En cas de non respect du protocole, la plateforme peut désactiver les annonces qui ne sont pas dans les clous.
Une mesure déjà en application dans dix-neuf autres villes de l’Hexagone telles que Paris, Bordeaux, Lyon ou Aix-en-Provence.
Pour qui et comment l’obtenir ?
L’obtention de ce numéro est nécessaire pour collecter la taxe de séjour. Cette dernière a notamment rapporté 1.4 millions d’euros à la Ville de Nice pour la saison 2021.
Jusqu’à maintenant de nombreux propriétaires esquivaient ce prélèvement. La fraude ne sera désormais plus possible.
Cette obligation s’adresse à celles et ceux qui louent leur résidence secondaire au cours de l’année ou bien qui louent leur logement principal plus de 120 jours par an.
Une déclaration de changement d’usage doit être faite auprès de la mairie qui, si elle la valide, transmet le précieux sésame à treize chiffres.
L’objectif est également d’étudier les mises en location pour faire face à la tension en matière de logement qu’il peut y avoir dans certains quartiers.
Ainsi, si un secteur comporte suffisamment de biens en location saisonnière, pas sûr que la demande soit acceptée.
Pour traquer les éventuels récalcitrants, notre cité va être une ville-pilote dans l’expérimentation d’un logiciel de pointe capable d’analyser les annonces sur le marché.
Une première version de ce programme avait été testée en 2021 permettant ainsi la découverte de quelques 2.000 annonces frauduleuses.
Les changements impulsés par la mairie ne passent pas auprès de l’Union des professionnels de la location touristique (UPLT). Frédérick Seidita, vice-président de l’organisation, dénonce des « mesures trop restrictives » dans un interview publié dans Nice-Presse.