Sept étudiants niçois lancent leur tout premier spectacle : Comme une odeur de fruit. Sous le nom de Compagnie de la banane musicale, la troupe interprétera une comédie musicale lors de quatre représentations à la Maison de l’Étudiant à la fin du mois. Nous avons assisté à l’une de leurs répétitions.
L’entraînement va bientôt commencer. Certains revoient méticuleusement leurs pas de danse, d’autres relisent le script une dernière fois, tous échauffent leur voix. Sur scène règne déjà une atmosphère chaleureuse et conviviale. Les membres de la compagnie semblent être amis depuis toujours. Pourtant, ils ne se connaissaient pas il y a encore quelques mois.
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Depuis le début de ses études à la fac de Carlone, Nicolas Gratiot a pour projet de réaliser une comédie musicale. Alors, mis de côté pendant longtemps, il a voulu profiter de sa troisième et dernière année de licence pour le concrétiser. “J’ai d’abord choisi les musiques, puis j’ai créé l’histoire et les personnages autour d’elles”. Il écrit le script d’une traite en septembre puis lance des auditions pour trouver ses futurs coéquipiers, eux aussi étudiants en lettres.
“J’ai toujours aimé les comédies musicales, mais j’étais trop timide pour me lancer. Alors quand j’ai été prise, j’ai saisi ma chance !” témoigne Myanne Giraudot qui fait partie du projet.
La répétition a commencé. L’ambiance sur le plateau reste la même : joyeuse et complice… avec l’impression que rien n’a changé. Et pour cause, la pièce met en scène six membres d’une troupe qui doivent répéter pour une comédie musicale, mais cette fois-ci, sous l’œil intransigeant d’un metteur en scène tyrannique.
Le décor est simple. Un canapé et deux coussins jaunes ainsi que deux fauteuils rouges. Seul autre élément : une corbeille de fruits. Le fil conducteur de la pièce : une banane. Celle qui passe de main en main permet à chaque personnage de se libérer et de révéler ce qu’il ressent.
“Je voulais absolument aborder des sujets importants pour moi comme la bienveillance, la confiance mais aussi l’estime de soi”
Nicolas, le metteur en scène
L’art de manier trois disciplines
Une pièce qui mélange donc chant, danse, théâtre et même un duo musical de guitare électrique et de flûte asiatique. Depuis octobre, la compagnie ne cesse de répéter et, malgré les difficultés liées à la crise sanitaire, elle a su s’adapter.
En se lançant dans le projet, aucun membre de l’équipe ne maîtrisait totalement les trois disciplines que requiert la comédie musicale : “Je danse depuis pas mal de temps, je chantais un peu mais je n’avais jamais fait du théâtre” confie Louis Ferrari. Il fallait donc être formé à chacune d’entre elle.
Nicolas s’est occupé de donner des cours de chant aux étudiants. En plus des répètes, ils devaient tous travailler chez eux : “Je leur demandais souvent des enregistrements pour voir leur progression, et puis je leur donnais des petites astuces pour s’améliorer”. Le groupe a aussi pu bénéficier des conseils d’une chorégraphe, qui a imaginé chaque danse et qui les a entraîné comme des danseurs de Broadway.
En revanche, pour le théâtre, tout a été question d’improvisation.
“Il n’y a pas eu de préparation particulière, chacun jouait son rôle comme il l’entendait”. Pourtant, une fois sur scène, les étudiants se métamorphosent, avec des voix bien placées, des gestuelles spécifiques et des déplacements très coordonnés.
Un spectacle par des étudiants et pour des étudiants
Grâce à cette comédie musicale, les jeunes se sont beaucoup améliorés depuis le début de l’année. “Ça m’a aidé à progresser, mon oreille s’est considérablement développée. J’ai aussi appris à m’adapter aux autres lorsque l’on chante” souligne avec un grand enthousiasme Carla Puyo.
Pour la plupart étudiants en musicologie, les effets ont été visibles rapidement, comme l’assure Louis Kieger : “Ce que l’on apprend à la fac reste très théorique, nous n’avons qu’une heure de cours de chant par semaine. Alors cette pratique n’a été que bénéfique”.
“C’est un travail fait par des jeunes, pour des jeunes de notre âge, plus susceptibles d’accrocher avec l’idée” avance Nicolas.
Le lieu choisi pour la représentation prend ainsi toute sa symbolique : la Maison de l’Étudiant.
Infos pratiques
Dates : 25, 28, 29 et 30 juin à 20h30
Maison de l’Etudiant, 5 avenue Francois Mitterand
Accès en tramway : ligne 1, arrêt Vauban
Tarif réduit 5€ (mineurs et étudiants), tarif normal 10€
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