Un élu de gauche a été poursuivi en justice par le maire de Nice pour avoir parlé d’un climat de “corruption” dans notre ville. Condamné, il devra verser à M. Estrosi plus de 10.000 euros.
POLITIQUE — “Un terrible sentiment d’injustice”. C’est en ces termes que David Nakache, président de l’association humaniste Tous Citoyens, a réagi à sa condamnation en diffamation ce jeudi 19 novembre.
Ce candidat sur une liste de gauche aux dernières municipales avait dénoncé, pendant la campagne électorale, la “corruption” qui existerait à Nice et à laquelle s’attaquerait l’avocate Mireille Damiano si elle emportait la mairie (1). Des propos diffamatoires d’après le maire de Nice, qui a poursuivi en justice M. Nakache.
Le procès s’est tenu le 12 octobre en correctionnelle. Le tribunal a rendu ce jeudi 19 novembre son délibéré : l’opposant de gauche, reconnu coupable, devra verser plus de 10.000 euros (5.000 euros d’amende, 2.806 euros pour le “préjudice moral” et 2.300 euros en dédommagement des frais d’avocat).
David Nakache a mis en avant, pour sa défense, qu’il n’avait pas cité nommément Christian Estrosi, mais désigné une situation générale, citant notamment l’attribution d’une rue à Jacques Médecin, l’ancien premier magistrat de la ville dont les démêlés avec la justice sont de notoriété publique.
« Dans mon tweet, je n’ai pas cité Christian Estrosi. Si je pensais qu’il était corrompu, je l’aurais dit. Par contre, j’estime qu’on ne lutte pas assez contre la corruption et, pire, on honore des personnes corrompues » — D. Nakache
“Je le dis avec tout ce qui nous sépare politiquement : cette condamnation est incompréhensible. A aucun moment il n’a désigné, et donc diffamé (le maire) directement” a réagi l’élu RN Philippe Vardon.
Des personnalités politiques azuréennes ont apporté leur soutien au président de Tous Citoyens ! ces dernières semaines.
(1) Tweet de M. Nakache : Il faudra voter Mireille Damiano (ViVa!) “pour en finir avec le clientélisme et la corruption à Nice, l’accroissement des inégalités sociales et le sacrifice de notre santé et notre environnement sur l’autel du béton et de la recherche effrénée des profits.”