« Ils font Nice » : chaque semaine, nos figures locales mises en vedette dans Nice-Presse
Depuis bientôt deux ans, Manon Nicolet, 31 ans, a ouvert son atelier de cordonnerie et de maroquinerie artisanale dans le Vieux-Nice. Alors que son secteur "vit un nouveau souffle", elle propose ses propres créations dans le quartier de ses rêves.
Nice-Presse : Comment êtes-vous arrivée dans ce milieu ?
Manon Nicolet : "Un peu par hasard. J'étais en première littéraire au lycée Masséna, mais le système scolaire ne me convenait pas vraiment. J'étais très manuelle.
Un ami a participé à une journée d'information sur "Les Compagnons du Devoir" (une asso qui forme à des métiers traditionnels, NDLR). J'y suis allée avec lui, juste pour me renseigner.

J'ai découvert le métier de botterie, qui consiste à réaliser des chaussures sur mesure. J'ai candidaté spontanément. Deux semaines après, j'étais prise. Je me suis dit 'allez, on y va !'"
Que proposez-vous dans votre atelier Nicolet ?
"Depuis presque deux ans, je m'occupe de la réparation sur les chaussures, les sacs, et les blousons en cuir. Tout ce qui touche à la cordonnerie traditionnelle. Et à côté, je fais également de la petite maroquinerie. Je propose mes créations comme des étuis à lunettes, des ceintures, des portes-cartes…
D'ailleurs ce qui marche beaucoup ce sont les portes-boules de pétanques et les bananes. C'est un peu les "best-sellers" ! Le but, c'est que les clients puissent choisir parmi tous les cuirs qui sont exposés et composer sur mesure."

Comment évolue votre métier ?
"J'ai vraiment la sensation que ça revient de plus en plus. Il y a toute cette tendance à vouloir moins gaspiller…
En plus, les gens achètent davantage de la seconde main. Ça arrive fréquemment qu'ils doivent faire quelques modifs': pour ça, ils viennent chez nous.
"C'est un métier nécessaire, qui trouve un second souffle"
Manon Nicolet, atelier Nicolet
Dans ma boutique, j'ai tous types de personnes qui viennent. Il y a ceux qui ont un certain âge et qui ont l'habitude, mais il y a aussi des gens de 30-40 ans qui ont des belles chaussures et qui souhaitent les entretenir.
De plus en plus de jeunes, comme des lycéens, viennent également, notamment pour leurs baskets. C'est vrai que c'est devenu quelque chose d'assez cher, un véritable accessoire de mode."
Vos meilleurs souvenirs ici ?
"D'avoir pu m'installer dans le Vieux-Nice ! Je suis d'ici, pour moi c'était un rêve de pouvoir y travailler et de faire partie de cette vie-là. Il y a cette effervescence, entre les commerçants. C'est une superbe ambiance.

Après, je pense qu'il y a aussi ce lien avec mes clients. Ils sont vraiment adorables. Les échanges sont très intéressants. Ce qui n'est d'ailleurs pas toujours évident dans un métier de service."
Des projets ?
"Je vais mettre en place des ateliers de création. Je me suis mise dans un centre de formation pour pouvoir essayer d'en faire. C'est important de transmettre ! J'aimerais aussi continuer à développer mes créations à côté de la cordonnerie."