Le procureur en charge à l'époque regrette que cela soit arrivé, et encourage l'Institut médico-légal à "restituer" ces organes.
C'est une question qui a tourmenté depuis des années les proches de certaines victimes. Pourquoi des organes ont été prélevés sur des corps après l'attentat de Nice, en juillet 2016 ?
Les dépouilles de 14 des 86 victimes ont fait l'objet d'une autopsie, au cours desquelles 173 organes ont été retirés. Sans que les proches ne soient informés, même lorsqu'il a pu s'agir d'enfants.
Ces interventions ont concerné, dans le cadre de l'enquête de police, les personnes dont la cause du décès n'était pas jugée "évidente".
L'ancien procureur de la République de Paris en charge des affaires de terrorisme était entendu ce lundi 10 octobre par la cour d'assises spéciale de Paris.
François Molins assure qu'il n'a été mis au courant des faits que plusieurs jours après.
"Si c'était à refaire, il n'y aurait aucun prélèvement"
François Molins
"C’est très difficile d’expliquer rationnellement quoi que ce soit. Je pense que le prélèvement n’était pas indispensable" a-t-il jugé.
Il y aurait eu un "excès de zèle en toute bonne foi des légistes niçois", alors que "dans notre pratique parisienne, ce sont des choses qui ne se font pas".
"Quelques centimètres carrés (de ces organes, NDLR) auraient suffi. On aurait pu mieux faire, mieux informer. Peut-être qu’on est allés trop vite".
À la rentrée, l'association "Promenade des Anges" avait demandé des réponses à ce sujet, juste avant l'ouverture du procès, lui-même toujours en cours.
M. Molins a estimé aujourd'hui qu'il faudrait "restituer" ces organes, toujours conservés à l'Institut médico-légal de Nice.
Au moins cinq familles ont déposé une demande en ce sens.
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