Dans une bourgade azuréenne, les restrictions imposées aux habitants en matière de consommation d'eau s'appliquent très mal aux milliardaires et à leurs propriétés somptuaires.
Châteauneuf-Grasse, moins de 4.000 âmes et des VIP parfois encombrants. À l'Ouest du département, chacun reconnaît la beauté et la quiétude de cette commune maralpine. Une douceur de vivre enviée, qui cause aujourd'hui des désagréments aux Castelnevois…
Overdose de touristes ? On vous parlait le 25 avril dernier de Eze, cette cité des Alpes-Maritimes victime de son succès avant même la saison. Mais les voyageurs milliardaires sont parfois tout aussi gênants que les hordes de curieux emmenés chez nous par les tours-opérateurs !
"Gaspillage"
C'est ce que rapportent nos confrères de Libération ce dimanche 7 mai : "Châteauneuf-Grasse voit sa consommation d’eau exploser à cause de plusieurs célébrités qui arrosent leurs pelouses et remplissent leurs piscines sans se soucier des restrictions préfectorales".
Pour rappel, dans le 06, vous risquez une lourde amende si vous remplissez la vôtre, à cause de l'alerte sécheresse et des mesures prises par les autorités.
L'an passé, sans surprise, les plus gros consommateurs ont été "des premiers ministres, des rois, des ministres, d’anciens présidents de conseil. Surtout étrangers", note la mairie.
Et ils n'ont eu que faire des interdictions décidées pendant l'été. Alors que les habitants ne pouvaient ni arroser leurs potagers ni laver leurs voitures, les bassins se remplissaient dans les villas, dont le gazon impeccable était lui aussi bien hydraté…
"3 piscines"
Le pire en la matière serait l'italien Silvio Berlusconi, dont la propriété figurerait tout en haut de la liste des mauvaises élèves.
"Certains propriétaires privés consomment plus qu’une maison de retraite de 200 personnes. Ce sont des gens qui ont 14 hectares de parcelle et trois piscines" note l'édile, Emmanuel Delmotte.
Dès lors, se posent plusieurs problèmes majeurs. Quelle exemplarité demander aux habitants, qui ne souhaitent que s'occuper de leur bout de jardin ? Et comment faire respecter les règles à des "invités" VIP qui ont l'immunité diplomatique et se moquent des amendes ? La commune, pour l'heure, dit "tenter la diplomatie, en allant échanger avec les gestionnaires des domaines".