La préfecture des Alpes-Maritimes a pris sa décision : en validant la vingtaine de démissions de conseillers municipaux, elle provoque, de fait, une nouvelle élection, qui devra avoir lieu dans quelques mois.
Il va falloir re-voter ! C'est un énième rebondissement dans la succession municipale de Jean-Claude Guibal, le légendaire édile de Menton, décédé le 25 octobre dernier à 80 ans.
Près de deux ans après l'élection de 2020, les Mentonnais vont devoir choisir le successeur de celui qui a tenu la cité d'une main de maître pendant un quart de siècle.
"Micros" et disparition de documents
C'est avec pertes et fracas qu'Yves Juhel, 76 ans, avait pris sa suite le 9 novembre, élu avec 18 voix de conseillers municipaux contre… 17 ! Dans la foulée, beaucoup avaient démissionné, en guise de protestation. L'un d'eux, pourtant dans le camp du nouveau maire, a également claqué la porte.
Comme nos confrères d'Actu Nice ont pu le relayer, de nombreux documents sensibles auraient disparu en mairie… Une plainte a été annoncée. Pour vérifier que ses services ne sont pas "espionnés", le nouvel édile a, depuis, fait réaliser un audit pour débusquer d'éventuels micros.
Vendredi 19 novembre, la préfecture du 06, a reconnu la validité des 22 démissions. "Elles sont définitives et irrévocables" ont souligné les services de l'État, alors que les intéressés affirment avoir subi des pressions.
Un nouveau scrutin va donc devoir être ouvert, puisque plus d'un tiers du conseil est parti : "il y a lieu par conséquent d’organiser une élection municipale partielle intégrale dans les 3 mois, soit avant le 9 février. Le préfet prendra, sous quinzaine, un arrêté portant convocation des électeurs qui indiquera la date retenue pour le premier tour du scrutin."
"Plus de légitimité"
Dans un communiqué, l'ancienne majorité Guibal notait que M. Juhel "ne dispose même plus d’une quelconque légitimité politique et morale pour s’exprimer au nom de la Ville de Menton et des Mentonnais".
Tout en demandant à l'État, comme dans une démocratie défaillante, de tout faire pour garantir la "sincérité du futur scrutin".
Les enjeux locaux sont multiples pour cette ville un brin engoncée. Le futur maire devra également faire face à la pression du crime organisé, qui a déjà essayé, ces derniers mois, de s'approcher de l'Hôtel de Ville.
Sur un tout autre sujet, une adhésion de la belle Menton à la Métropole Nice Côte d'Azur pourrait être sur la table, même si elle est très loin de faire l'unanimité dans l'Est maralpin. Yves Juhel était d'ailleurs reçu par le président Christian Estrosi lundi 15 novembre.