Dans un appel transmis à Nice-Presse, l'ancien vice-président du conseil régional Patrick Allemand appelle les Verts et les socialistes à l'entente pour ne pas "risquer" de faire rempiler la droite en juin prochain, ou de faire gagner le Rassemblement national.
Le contexte - Un nouveau sondage donne un peu d'air à la gauche dans le Sud-Est. Le magazine Le Point révèle cette semaine les résultats d'une étude commandée par le Parti socialiste à l'Ifop sur les prochaines régionales en Provence-Alpes-Côte-d'Azur : le RN serait en tête, devant la droite, suivi de près par la gauche… si elle part rassemblée --c'est-à-dire avec les écolos, ce qui n'est pas prévu pour le moment. Une tribune en ce sens a été publiée il y a quelques semaines dans La Marseillaise, sans renverser la vapeur.
Un autre sondage, cette fois à l'initiative de nos confrères de La Tribune estime que la gauche unie atteindrait 24% au second tour, derrière une coalition victorieuse LR-UDI-LREM (39%) et le parti lepéniste à 37%.
Patrick Allemand : "La victoire ou le cauchemar"
"Je ne serai pas candidat aux prochaines élections régionales. Je sais que nombre d'entre vous auraient souhaité que j'y retourne mais cela n'aurait pas de sens.
J'ai eu la chance d'être le premier vice-président de notre région à trois reprises, choisi par Michel Vauzelle en 1998, 2004 et 2010.
Nous avons géré cet exécutif à ses côtés, nous avons été réélus deux fois dans une région de droite. C'est notre bilan et ce n'est pas mince comme performance. Nous avons donné le meilleur de nous-mêmes.
"Nous avons démontré qu'un exécutif de gauche plurielle pouvait gérer et construire lorsque l'on met en avant ce qui nous rassemble et non les intérêts d'arrière-boutique qui nous divisent et conduisent à l'échec"
Patrick Allemand
J'ai servi notre région avec passion, la même passion avec laquelle je m'oppose aujourd'hui dans notre ville à Christian Estrosi, avec ou sans mandat électoral.
Mais ce cycle s'est achevé avec l'échec de Christophe Castaner et le retrait de sa liste en 2015.
Depuis, la gauche, dans toute sa diversité, est absente de l'hémicycle régional, laissant à l'extrême droite, toujours aussi menaçante, la responsabilité de l'opposition.
"2021 peut être réellement l'année de la reconquête"
Nous pouvons le faire si toutes les leçons de l'échec de 2015 sont tirées et que deux exigences sont remplies : le rassemblement et le renouvellement.
Le rassemblement est indispensable. Il doit être large et c'est possible s'il s'opère sur une base programmatique commune mettant en exergue quelques priorités consensuelles. Il ne peut ni ne doit buter sur la présence d'une ou deux personnalités contestables parce que l'enjeu qui est devant nous mérite autre chose que des rejets médiocres.
Le renouvellement est aussi indispensable. Cela concerne notamment ceux qui ont été dans l'exécutif de Michel Vauzelle. C'est douloureux mais il faut que chacun le comprenne. Nous avons écrit une belle page de l'histoire de notre Région, laissons la génération montante écrire la sienne et aidons-la à le faire.
Si ces deux conditions sont remplies, la victoire est possible parce que notre électorat désabusé par les divisions reprendra espoir et se mobilisera..
"Nous n'avons pas droit à l'erreur car ce sera la victoire ou le cauchemar"
Patrick Allemand
Il faut absolument que la gauche rassemblée devance Renaud Muselier au premier tour et demande à la droite de faire le front républicain. Il n'y a pas d'autre issue pour gagner.
Par contre, si la gauche arrive derrière Renaud Muselier, parce qu'elle aura créé les conditions de sa propre division, il ne faudra pas pleurer lorsque nos électeurs iront voter républicain au second tour, et encore moins si un maintien légalement possible mais politiquement désespéré donne la région PACA à Marine Le Pen et au Rassemblement national."
Lire aussi : Régionales en PACA : le Rassemblement national en embuscade
Sondage disponible sur Le Point
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