D'après une nouvelle étude de l’Institut CSA commandée par CNews, près de 9 Français sur 10 estiment que la justice doit être "plus sévère" face aux délinquants.
Le sujet appelle toujours à de nombreuses réactions. Selon un récent sondage publié ce jeudi 14 octobre par CNews, 92% des Français souhaitent une justice "plus sévère" tandis qu'ils sont 8% à penser l'inverse.
Sur les réponses possibles, 63% ont optés pour le "oui tout à fait". Un taux moyen chez les 18-24 ans (53%) mais fort chez les plus de 50 ans (58%).
Les disparités sont toujours présentes en fonction du bord politique. Les sondés déclarés comme étant de gauche sont 78% à vouloir une justice plus ferme alors qu'à droite et au centre ils sont 98%.
Plus en détail, le "oui tout à fait" représente seulement 51% des opinions à gauche. A droite ce taux atteint 81%.
Un ministère qui réagit
Ce sentiment d'une trop grande souplesse face aux délinquants n'est pas nouveau. C'est pourquoi le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a lancé une réforme "historique" et "révolutionnaire" pour remédier au problème.
Dans le viseur : les délais de jugement trop longs. Ils sont de 18 mois en moyenne. Dans 45% des cas, ils imposent un traitement de l'affaire lorsque le délinquant, s'il est mineur, a passé l'âge de 18 ans.
Les nouvelles modalités prévues par le garde des Sceaux font état d'un jugement en deux temps avec une audience de culpabilité (dans les trois mois) et une audience sur la sanction (dans les six à neuf mois). Le tout, pour plus de "rapidité".
Une autre disposition vise à remplacer le rappel à la loi au 1er janvier 2023 par l'avertissement pénal probatoire. Cette mesure permettra à la justice de mettre le mis en cause sous surveillance pendant un an.
Certaines associations contestent ces changements. Jacqueline Francisco, du SNPES-FSU de la PJJ, protection judiciaire de la jeunesse, avance qu'"une justice rapide est une justice expéditive".
Étude CSA pour CNEWS réalisée par questionnaire auto-administré en ligne sur panel 12 au 13 octobre 2021 auprès d'un échantillon national représentatif de 1.000 personnes âgées de 18 ans et plus.