Christophe Pinna ne laissera pas son franc-parler aux vestiaires. Le grand champion de karaté a passé un mois de novembre compliqué. Quelques heures après l'attentat de Notre-Dame, révolté, le sportif niçois a lancé un groupe Facebook qui a rapidement soulevé une vive controverse.
"Citoyen et résistant"
Baptisé "Aux armes citoyens", il proposait de réunir un millier de personnes pour former "une milice d’auto-défense". "C’est interdit d’appeler aux armes sur Facebook, je désobéis parce que c’est un devoir. Je suis citoyen et résistant. Groupons-nous, organisons notre propre milice pour défendre nos enfants. Trop c’est trop, pleurer, mettre des bougies, écrire même pas peur… ne sert plus à rien."
"Quand l’Etat, à qui nous versons des impôts, n’est plus capable d’assurer notre sécurité, il faut l’assurer soi-même", pouvait-on lire en description.
"C’est quoi cette France où l’on égorge des curés et des profs?"
Dans la foulée, c'est dans une salle d'interrogatoire de la police niçoise qu'il a dû expliquer la finalité de son initiative sur les réseaux sociaux. Trois heures d'audition, sur demande du procureur de la République.
Et un bref silence médiatique, alors que ses soutiens se sont faits rares — l'élu RN Philippe Vardon a publié un communiqué, une page Facebook de soutien a été créée.
C'est dans les colonnes du Petit Niçois que le champion du monde est revenu sur l'affaire. À la sulfateuse.
Sa vive colère ? Il l'assume : "je n’aime pas ce qu’est devenu mon pays. Après Charlie Hebdo et le Bataclan, puis Nice, le pouvoir n’a pas pris les mesures qui s’imposent pour éradiquer le terrorisme islamiste. Une petite minorité d’intégristes gâche le vivre ensemble d’une majorité".
"Nous payons des impôts et nous ne pouvons pas avoir la paix et la sécurité"
"C’est au terrorisme qu’il faut faire la guerre. C’est quoi cette France où l’on égorge des curés et des profs?" s'interroge-t-il également, faisant allusion aux attaques de Saint-Étienne-du-Rouvray et de Conflans-Sainte-Honorine.
En signe de protestation, il a depuis rendu ses médailles. Celles de l'État (Ordre du Mérite, etc), pas celles saluant ses exploits sportifs.
Avant de conclure, dans le même esprit : "personne ne me récupère et oui, je respecte la fonction de président de la République. Mais pas celui qui occupe le poste, Emmanuel Macron."
Photo : Facebook CP/DR
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