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Interview - 2022 débute avec des indicateurs Covid-19 dans le rouge.
Comme détaillé dans nos colonnes, le taux d'incidence atteint des records avec 2.577 cas en moyenne pour 100.000 habitants au 7 janvier.
Estimée à 118%, la tension hospitalière reste très forte dans le département. Carole Ichai, chef du pôle anesthésie et réanimation du CHU de Nice fait un point sur la situation avec Nice-Presse.
1 - Comment se portent nos hôpitaux en ce début d'année ?
La tendance est à la hausse du côté des contagions, les chiffres le montrent clairement. Omicron a une grande part de responsabilité, et il prend le pas sur le variant Delta.
"Les hospitalisations sont sur un plateau, en soins conventionnels ou en soins critiques. Mais la tension reste extrême"
Dr. Carole Ichai (CHU de Nice)
On a augmenté le nombre de lits dans les services de réanimation et de soins intensifs, et on continue à travailler avec ces augmentations capacitaires.
Ça reste à surveiller de très près. Les hôpitaux ont même été contraints de déprogrammer certaines interventions.
2-Quelle est la proportion de patients hospitalisés atteints par Omicron ?
C'est très difficile à dire parce qu'il y a eu des problèmes sur l'identification des variants lors des tests de criblages. La méthode des laboratoires a dû être revue.
On n'a pas la proportion exacte. Il faut aussi préciser que nos patients ne sont pas tous criblés en temps et en heure, bien que ça ne change pas les choses en terme de prise en charge.
D'après les derniers chiffres, environ 40% des personnes testées dans les Alpes-Maritimes étaient infectées par le variant Delta. On peut supposer qu'il reste majoritaire en réanimation puisque Omicron semble moins grave.
3- L'hypothèse d'un pic à la mi-janvier fait son chemin, qu'en pensez-vous ?
Les prévisions épidémiologiques sont difficiles à interpréter parce que les chiffres évoluent vite.
Tous les épidémiologistes s'arrachent les cheveux pour avoir des prédictions et une visibilité.
"C'est un peu hasardeux de dire si on est en fin de vague, ou en milieu"
Dr. Carole Ichai (CHU de Nice)
4 - Pourquoi les contaminations explosent-elles ?
Le variant Omicron est plus contagieux que les autres.
On a aussi un taux de vaccination qui n'est pas optimal et les formes graves touchent surtout les personnes non-vaccinées ou qui n'ont pas une vaccination complète.
Ces cas représentent toujours 95% des patients en réanimation.
On ne sait pas faire grand chose pour limiter les contaminations si ce n'est de continuer à appliquer les gestes barrières, porter un masque ou encore respecter les distanciations sociales.
"Nous devons tous rester vigilants"
5- Parler du taux d’incidence est-il encore utile ou bien faut-il davantage regarder les hospitalisations pour analyser la situation ?
L'incidence reste un paramètre extrêmement important. C'est un indicateur qui mesure la propagation du virus.
Ne pas la prendre en compte ce serait mettre en danger certaines personnes, notamment celles qui présentent des risques.
On ne peut pas se dire que de toute façon le virus circule et qu'on sera quand même contaminés. Beaucoup de gens ont pu penser ça.
Il y a un enjeu collectif et le taux d'incidence reste une donnée marquante. Nous devons tous rester vigilants.