Au moins 45 migrants perdent la vie dans le naufrage le plus meurtrier de l’année, au large de la Libye.
MÉDITERRANÉE — Le drame continue sous nos yeux. Les agences de l’ONU pour les réfugiées (UNHCR) et pour les migrations (OIM) ont indiqué hier mercredi 19 août que les 37 rescapés secourus par des pêcheurs avaient expliqué qu’au moins 45 autres personnes étaient mortes lorsque le moteur de leur bateau a explosé au large de Zwara (Libye).
Les survivants, la plupart originaires du Sénégal, du Mali, du Tchad et du Ghana, ont été placés en détention après avoir été débarqués en Libye, rapportent les deux agences des Nations Unies.
Le drame porte à au moins 302 le nombre de migrants et de réfugiés ayant péri en empruntant cette route d’exil. En réalité, le nombre total des victimes, que nous ne connaissons pas, est certainement encore plus élevé, rapporte l'ONU.
"Il est urgent d’améliorer les capacités de recherche et de secours afin de pouvoir répondre aux appels de détresse", ont indiqué les agences, pointant "l’absence d’un programme européen en la matière".
Les deux agences ont réaffirmé, s'il le fallait, que la Libye ne peut être considérée comme une "destination sûre" vers laquelle peuvent être reconduits des réfugiés : ils y "risquent d’être victimes des conflits en cours, de sévères violations des droits humains et de détentions arbitraires" rapportent-elles.
Depuis la "crise migratoire" de 2015, la politique européenne en matière d'accueil des réfugiés reste toujours pour le moins controversée. Selon une enquête du "New York Times" cette semaine, 1.072 migrants ont, par exemple, été renvoyés de force vers la Turquie sur des embarcations dangereuses par les autorités grecques ces dernières semaines.