C'est un rendez-vous traditionnel, chaque début d'année. Les collectivités présentent et votent leur nouveau budget : l'occasion de mieux comprendre leurs priorités, les missions qui obtiennent de nouveaux moyens et celles qui en perdent. Au Département, l'opposition de droite dénonce un manque d'efforts pour le social, tandis que la gauche se montre plutôt satisfaite.
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Cette semaine, le président des Alpes-Maritimes Charles Ange Ginésy (Les Républicains) présentait celui du conseil départemental, tel que nous le développons dans un compte-rendu, ce mardi 13 février.
Malgré "une situation financière difficile" liée à la crise du marché immobilier et à l'inflation, la collectivité promet "un niveau d'investissement solide" et "une dette maîtrisée". Un budget voté à une large majorité. Mais l'opposition n'a pas approuvé ces arbitrages, on vous explique pourquoi.
C'est l'élue niçoise Françoise Monier qui lance l'attaque, pour le groupe Notre Département d'abord (Horizons et affiliés). La représentante du deuxième canton salue "la prudence générale" de ce qui est présenté, ainsi qu'un "niveau d'investissement satisfaisant". Mais elle ne jettera pas davantage de fleurs au CD06…
Manque de moyens pour les pompiers et les seniors ?
Les dépenses sociales n'augmenteraient pas suffisamment. Elle pointe une nouvelle fois le retrait de subventions départementales jusqu'à présent fléchées vers le centre de l'action sociale de la Ville de Nice, d'un côté, et vers un Plan Emploi dans la Métropole, d'un autre.
"C'est parfaitement incompréhensible" accuse Françoise Monier. "On se retire quand le travail n'est pas bien fait, que les partenaires ne sont pas performants, en nous basant sur plusieurs chiffres objectifs" balaie le président Ginésy. Données contestées par l'opposition.
"Loin de nous l'idée de régler des comptes politiques". Depuis 2021, les relations sont notoirement exécrables entre la Département, dont le numéro deux est Eric Ciotti, et la Mairie niçoise de Christian Estrosi.
Les sujets de mécontentement s'accumulent : "les crédits alloués au logement sont en large baisse. La stratégie menée pour le Foyer de l'Enfance n'est pas la bonne. Sa gestion pose question et vous continuez de diminuer ses moyens : moins par moins, ça ne fait pas plus".
Toujours Françoise Monier :"Nous regrettons aussi que la valeur du point GIR, l'accompagnement des seniors dépendants, reste l'une des plus basses de France. De même, les pompiers du SDIS maralpin manquent cruellement de moyens ("effectifs largement amoindris, couverture générale dégradée" d'après un syndicat), alors que les risques d'incendies ont largement progressé".
"Nous sommes restés raisonnables"
Le président des Alpes-Maritimes a apporté plusieurs réponses en conclusion de ce débat. "Le budget de l'enfance gagne un million d'euros cette année. Le Foyer dont vous parlez, c'est 8% de notre action globale. Nous avons une vraie volonté".
Sur les seniors : "certes, la valeur de notre point GIR reste inférieure à la moyenne nationale. Mais elle passe de 6,2 à 6,9 (87 Départements font mieux, ndlr). On a poussé le curseur, en restant raisonnables".
Pour les pompiers, c'est Eric Ciotti, patron de la commission des finances, qui s'y colle : "il n'y a aucune inquiétude à avoir pour le SDIS (Service départemental d'incendie et de secours), puisque 60 nouveaux professionnels ont été promus récemment".
Au tour de Marie-Louise Gourdon de s'exprimer, pour les deux élus de gauche de l'assemblée. Elle regrette, elle aussi "le manque de volontarisme en matière de logement" avec trop peu de soutien à l'opérateur HLM départemental, Habitat 06.
Par ailleurs, même si la politique menée en faveur de l'environnement "va dans le bon sens, avec un engagement sincère" elle reste "insuffisante" à cause d'un manque de cohérence entre les actions menées par le Département, la Métropole de Nice (Christian Estrosi) ou encore la Région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur (Renaud Muselier).