POLITIQUE — La campagne pour les élections régionales est sur le point de s'ouvrir… même si les tractations des différents candidats on déjà commencé cet été, sitôt les municipales achevées. À droite, Renaud Muselier joue le maintien. Une alliance avec les Marcheurs assurerait une victoire plus évidente, mais elle pourrait faire figure de repoussoir pour les LR conservateurs. Le RN ne s'est pas encore choisi de tête de liste, mais elle sera à coup sûr moins flamboyante que Marion Maréchal en 2015. À gauche, une alliance avec les Verts semble la plus crédible, même si aucun candidat nature ne semble émerger pour l'instant.
Muselier et Nuñez
DROITE ET CENTRE. Les Républicains ont tiré les leçons de 2015 : en ne comptant que sur les voix de la droite, le chemin est beaucoup plus risqué. Sans le désistement des autres forces en présence, Christian Estrosi n'aurait pas gagné la précédente élection. Pour le cru 2021, les LR devraient s'allier aux Marcheurs. La sortie du maire de Nice sur une possible alliance avec Macron à la présidentielle 2022 n'y est sans doute pas étrangère.
"Ce sera (Laurent) Nuñez en PACA" aurait affirmé avec certitude le président de la République cet été, à propos des régionales. D'après un sondage paru fin août, l'ancien homme fort de l'Intérieur et préfet de police de Marseille ne passerait pas le premier tour. Quel serait l'intérêt d'une telle candidature de témoignage pour LREM ? Bien moindre, surtout si l'Elysée veut faire oublier la veste des municipales. "Je suis ouvert à tout" a lancé, prudent, Renaud Muselier, l'actuel président du conseil régional (il a remplacé M. Estrosi, démissionnaire, en mai 2017).
Pour l'instant, les termes de l'alliance ne seraient pas scellés. Mais dans tous les cas de figures, la droite devrait pouvoir compter sur les voix du parti présidentiel pour le second tour, qui s'annonce favorable pour l'exécutif sortant.
Mariani ou Rachline
RASSEMBLEMENT NATIONAL. À la droite de la droite, c'est Thierry Mariani qui semble tenir la corde. Le député européen, ancien ministre de Sarkozy, aurait le mérite de parler autant aux lepénistes qu'à ses anciens collègues LR. Charismatique et sans casseroles majeures, il aurait les faveurs de Marine Le Pen. Mais le "phénomène" Marion Maréchal de 2015 va être difficile à faire oublier — 44% au premier tour !
Le maire de Fréjus, Davide Rachline, confortablement réélu cette année, serait également pressenti. L'hypothèse Jordan Bardella, jeune vice-président du RN et tête de liste aux dernières européennes (victorieuses) s'est éloignée ces derniers mois.
Le nom du sénateur Stéphane Ravier est également chuchoté mais il n'est pas assez fédérateur pour mener une liste régionale et ne devrait faire figure que de plan B voire C.
À gauche, le grand flou
UNION DE LA GAUCHE ? D'après les sondages, une alliance verts-roses-rouges pourrait tirer son épingle du jeu. Et le succès du Printemps marseillais aux dernières municipales est encore dans toutes les têtes. Pour autant, aucun candidat naturel ne s'impose pour l'instant dans le Sud-Est.
D'après La Provence, cinq candidatures auraient déjà été déposées chez EE-LV. Les socialistes, renforcés par les municipales, n'auraient toutefois pas très envie de se faire conter la chanson par les Verts.
Parmi les aspirants déclarés, on note Jean-Marc Governatori, conseiller municipal écolo à Nice depuis juin. Sûr de son fait, il a lui-même commandé un sondage à Harris interactive. Mais son passif (il s'était rallié à Estrosi en 2015 contre un poste) et sa dernière campagne électorale calamiteuse à Nice devraient lui barrer la voie.
Chez les socialistes niçois, il n'y a plus grand monde pour concourir. Patrick Allemand assure en privé qu'il ne se présentera plus jamais aux régionales tant le précédent scrutin avait été éprouvant pour la gauche (il ne le sera pas non plus aux départementales, contrairement à ce que Nice-Presse avait relayé dans un premier temps).
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