Vous avez peut-être vu passer le logo de votre marque préférée repeint en arc-en-ciel sur les réseaux sociaux ces derniers jours, des personnalités s'exprimer sur leur orientation sexuelle ou croisé dans la rue la dernière campagne de sensibilisation -- un brin maladroite -- du gouvernement.
Chaque année en juin, c'est le "mois des fiertés", "Pride Month", évidemment aux États-Unis. Célébration des luttes de la communauté LGBT+ (lesbiennes, gays, bisexuel/les, trans…), c'est aussi une occasion de rappeler qu'en matière d'égalité, le combat est loin d'être terminé.
À l'occasion, Nice-Presse vous a proposé de venir échanger autour de votre coming-out, c'est-à-dire de l'annonce de votre orientation sexuelle ou de votre une identité de genre à vos proches.
Laura, 22 ans
Nice
"J'ai découvert que je pouvais aimer les femmes comme les hommes vers vingt ans. Un soir, dans un bar LGBT, j'ai embrassé une fille androgyne, en pensant qu'il s'agissait d'un garçon. Elle m'a beaucoup plu.
Je suis tombé amoureuse d'une autre fille de mon entourage. C'est ma soeur qui a annoncé à ma famille -- et en mon absence -- mon orientation sexuelle pour Noël.
"J'ai été traitée de gouine et deux de mes oncles sont venus frapper ma copine"
Ma mère m'a tourné dans le dos quand elle a compris que ma famille ne m'accepterait pas.
Mon père était 'déçu' au départ… et au final, c'est celui qui me comprends le plus."
Violaine, 22 ans
Nice
"J’ai fait un premier coming-out au début de mon adolescence. J’avais quinze ans et le besoin de m’affirmer comme j'étais. J’ai donc annoncé que j’étais homosexuel et que j’aimais les hommes. Cela s’est plutôt bien passé, mes parents sont plus ouverts d’esprit que d’autres.
Pour mon deuxième coming-out, ça a été plus compliqué.
Je suis née avec un sexe masculin, et j’ai rapidement commencé à me poser des questions sur mon genre, sur qui j'étais et qui je voulais devenir. J’avais un certain mal-être, et je voulais mettre des mots et des réponses dessus, sur toutes les questions que j’avais. Il y avait beaucoup de non-dits.
"À 17 ans, j’ai commencé ma transition hormonale pour devenir une fille"
Autant pour annoncer mon homosexualité, ça a été bien pris, autant cette fois-ci ça a été plus compliqué avec mes parents. Ils avaient peur. Peur qu’on me marginalise, que je sois exclue de la société.
Il y a eu un moment où ce que je voulais c'était provoquer, où j’ai surjoué ma féminité.
J’ai eu le soutien de ma sœur jumelle. Tout mon entourage a appris à m'accepter et j’ai fini par être soutenue."
Anna, 21 ans
Nice
"J’ai su assez jeune que j’étais attirée par les filles, enfin, je crois… Mais je ne me suis pas vraiment écoutée, je ne voulais pas être différente des autres. J’ai un peu mis ce que je pensais de côté pour être 'comme tout le monde'.
"C’est après ma majorité, et une rencontre avec une fille, que j’ai décidé que j’avais envie d’être moi-même"
Mes parents ne l’ont pas accepté de la même façon : du côté de mon père tout s’est très bien passé, alors que pour ma mère, même si elle s’en doutait, la nouvelle a été compliquée à digérer.
Elle se souciait beaucoup du regard des gens et de ce qu’ils pourraient penser. Un peu comme moi plus jeune au final, alors je ne lui en ai pas vraiment voulu.
Avec mes amis, c’est simple, ça a fait du 'tri'. Ceux que ça dérangeaient ont quitté ma vie, les autres sont restés.
Cela fait plus d’un an que je suis en couple avec une femme, que ma famille et mes copains adorent. Je n’ai jamais été aussi heureuse qu’à l’heure actuelle, et je souhaite à tout le monde de s’assumer tels qu’ils sont et surtout, d'en être très fiers."
Manu, 20 ans
Toulon et Nice
"J’avais environ quatorze ans quand j’ai fait mon premier coming-out. C'était très très progressif. Je ne l’ai pas tout de suite dit à mes parents, ce ne sont pas les personnes les plus ouvertes d’esprit.
J’ai commencé lentement avec mes amis proches, puis avec les gens de mon collège et du lycée.
J'avais conscience de mon homosexualité depuis longtemps, c'était quelque chose d’assez logique pour moi. Je ne m'étais jamais intéressé aux filles.
"J’ai eu la chance d’avoir un ami qui, lui aussi, est gay. Il a eu la force d’en parler, ce qui m'a aidé à m’assumer"
Deux ans plus tard, j'ai décidé d'en parler à ma famille.
Ma mère n’a pas tellement réagi, je crois qu'elle s'est 'résignée', d’une certaine façon. Avec le temps, elle l'accepte davantage, même si au début c'était difficile.
Pour mon père, je pense qu'il ne l'acceptera jamais. Il ne m’a pas pour autant abandonné, mais il y a une distance.
J’en suis donc là, ça va faire six ans que je m’assume et quatre ans que je le vis enfin pleinement."