Derrière la joie des vacances ensoleillées, les fortes chaleurs estivales laissent planer un risque d'épisodes pluvieux dangereux. La rentrée pourrait bien s'annoncer sous de violentes précipitations.
Cette semaine encore, jusqu'à 36 degrés sont attendus sur la Côte d'Azur. Des températures élevées qui, si elles permettent de profiter de l'été, réchauffent aussi la Méditerranée. En moyenne, la Grande Bleue est 5 degrés plus chaude par rapport aux normales de saison. Une "situation exceptionnelle" a indiqué à nos confrères du Figaro Caroline Jane Muller, chercheuse CNRS en détachement à l’Institut des sciences et des technologies d’Autriche.
Bien réchauffée en surface, la mer subit des "canicules marines" qui causent certains dommages sur la faune et la flore. "Il n’y a aucune raison de voir diminuer la température de l’eau avant la fin de l’été" a alors précisé la scientifique. De fait, à la rentrée, lorsque les températures diminueront, l'air chaud de la mer - plus léger - rencontrera l'air froid de l'atmosphère - plus lourd. Un phénomène connu chaque fin d'été qui favorisera la création de nuages ainsi que les violentes précipitations.
"Il y a un enjeu important à intégrer ce potentiel danger qui devient de plus en plus fort avec le changement climatique"
Vu la situation actuelle, la création "d'ouragans méditerranéens" n'est pas négligeable. "Il est encore trop tôt pour prévoir si un tel phénomène va se produire à la rentrée. Mais le risque est très élevé cette année" en raison des températures anormalement élevées. Plus l'eau sera chaude, plus elle disposera d'une forte énergie, plus la rencontre avec les courants froids lors de l'évaporation sera brutale. L'ensemble du bassin méditerranéen est concerné, dont, évidemment, la Côte d'Azur et les Alpes-Maritimes. « Heureusement, nous avons les outils pour prévoir de tels événements à plus de quinze jours. »
La situation ne va pas s'améliorer. Selon les projections du groupe international d’experts sur le climat, les canicules deviendront plus fréquentes d’ici 2050. Chez nous, les nuits tropicales et les sécheresses vont également s'intensifier, comme l'expliquait un expert de Météo France dans nos colonnes en juillet dernier.