Un organe européen appelle Monaco à se réformer pour mieux protéger et accueillir certaines minorités. L'Etat princier a deux ans pour montrer patte blanche.
Le Conseil de l'Europe avait déjà (fermement) indiqué au Rocher, en début d'année, qu'il peut mieux faire au niveau de la lutte contre le blanchiment d'argent. Même remarque, cette fois quant à la prévention des discriminations.
La Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI), un organe de l'UE, rendait le mois dernier son rapport sur le sujet, rapporte Monaco-Hebdo. La Principauté agirait insuffisamment sur plusieurs points.
Des agents de cette autorité se sont rendus sur place, pendant plusieurs jours, pour prendre le pouls de la société monégasque. Résultat des courses : il va falloir redoubler d'efforts pour mieux intégrer les personnes lesbiennes, gays, bis et trans.
Mariage pour tous pas assez reconnu
Explications : "il perdure encore des éléments problématiques. Il est, par exemple, très difficile de faire reconnaître un mariage entre personnes du même sexe qui aurait été contracté à l’étranger".
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"Or, cela posera problème aux ressortissants qui souhaiteraient résider à Monaco sur le long terme, car ils se retrouveront bloqués pour toute une série d’éléments concrets de la vie quotidienne. Ce sera par exemple le cas au moment d’assurer leur succession, ou s’ils veulent rendre visite à leur conjoint à l’hôpital. Ils ne le pourront pas, car leur union n’est pas reconnue à Monaco".
Possibles "dérives"?
Un autre axe d'amélioration est identifié au sujet des ressortissants étrangers. Le rapport européen regrette que le regroupement familial soit complexe à faire valoir du côté de Monaco. Au détriment, selon lui, de la "protection de la famille".
Certains "flous" dans la législation subsistent. Ainsi, un permis de séjour peut être refusé au motif de… "bonne moralité". D'évidence un critère "pas suffisamment explicite qui ouvre la porte à des dérives".
Par ailleurs, le Haut commissariat à la protection des droits local manquerait cruellement de prérogatives. Il n'aurait accès qu'à des informations publiques pour traiter des différentes affaires, sans réel pouvoir d'investigation.
L'Etat princier doit montrer des signes de bonne volonté sous deux ans, pour ne pas risquer d'influer sur ses futures négociations, de différentes natures, avec les institutions européennes.
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