SOCIÉTÉ — Philippe Vardon veut faire du bruit au milieu d'un grand "silence politique et médiatique". Depuis plusieurs jours, le patron du Rassemblement national niçois dénonce des appels à la prière islamiques entendus dans un quartier niçois. Sur les réseaux sociaux, ses vidéos ont été relayées par un grand nombre d'internautes et de cadres nationaux du RN. (MAJ 15/05 : Appels à la prière pendant le Ramadan : la Ville de Nice contre-attaque)
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C’était lundi soir, nous sommes mercredi et toujours pas une réaction du maire @cestrosi ou du député de la circonscription @ECiotti. Proprement hallucinant.
Même silence côté médias : AUCUN média local n’a jugé utile d’en parler. https://t.co/1TANwc28AY— Philippe Vardon (@P_Vardon) May 13, 2020
"Les islamistes avancent leurs pions et s'imposent dans notre société grâce à la LÂCHETÉ de ces gens qui confine à la soumission !" lance ainsi sur Twitter le député européen RN Jordan Bardella.
D'après nos informations, le préfet des Alpes-Maritimes a déjà dépêché des policiers sur place pour faire cesser l'initiative. Sans succès, manifestement. La Ville de Nice se refuse à tout commentaire "pour le moment".
Contacté, le responsable de la mosquée en question ("Bon Voyage") n'était pas joignable ce jeudi matin.
L'imam, avec qui nous avons pu échanger, dément être à l'origine de ces appels : "La mosquée est fermée, nous n'y allons pas. Un fidèle, qui doit avoir les clés, s'y est introduit pour lancer l'appel, mais nous ne savons pas pour le moment de qui il s'agit, ni quel message il voulait faire passer."
"J'ai tendance à penser qu'il voulait envoyer de l'espoir ou soutenir le personnel hospitalier comme cela a été fait dans une mosquée de Lyon. Nous sommes en train de nous renseigner" a-t-il ajouté.
Avant de regretter l'attitude du Rassemblement national : "Notre porte est grande ouverte. Monsieur Vardon aurait pu venir nous parler de ce problème avant de vouloir faire tâche d'huile sur les réseaux sociaux. Nos portes sont grandes ouvertes pour dialoguer."
Dans les réactions sur les réseaux sociaux, un certain nombre d'internautes pointent un "problème culturel et politique" lié à cette tradition : rejetant la comparaison avec les cloches des églises, beaucoup d'entre eux dénoncent du "prosélytisme religieux" et un "procédé qui n'a rien à faire en France."
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D'autres twittos portent un avis contraire, lui aussi massivement relayé. "Le droit français n’interdit pas l’appel à la prière. Seul un trouble à l’ordre public pourrait pousser le maire à réagir, ce qui n’est manifestement pas le cas ici, écrit ainsi Assouan Bougherara, l'ancien référent départemental des Jeunes avec Macron, dans un tweet "liké" 2.400 fois. Je suis très critique d’habitude, mais là faudrait arrêter d’emmerder les français musulmans pour rien."
"Ce truc dure à peine quelques minutes… Arrêtons de polémiquer pour rien" a-t-il ajouté dans un autre post.
https://twitter.com/JimmyDeuxFois__/status/1260128781295144960
N'ayant pas reçu de réponse du côté du maire de Nice Christian Estrosi, ni du député LR des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, Philippe Vardon en appelle au préfet Bernard Gonzalez.
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"Depuis quinze jours désormais, l'appel à la prière islamique retentit chaque jour dans tout le quartier Roquebillière à Nice (…) Souhaitant constater les faits personnellement, je me suis rendu sur place et j'ai même réalisé une vidéo en direct permettant à chacun de prendre conscience de ce qui se passe dans notre ville" décrit-il au préfet dans un courrier dont Rivieractu a obtenu une copie.
"Cela fait 15 jours que ces provocations durent, et ont été portées à la connaissance de tous."
Avant de demander une réaction rapide de Bernard Gonzalez : "Vous n'êtes pas tenu par les logiques de clientélisme électoral qui semblent paralyser les élus niçois. C'est pourquoi je vous écris ce jour pour vous demander d'agir instamment pour faire cesser cette provocation et réaffirmer l'autorité de la République dans ce quartier."
"Les islamistes sont particulièrement influents dans ce secteur. La mosquée hébergée dans des locaux de la municipalité est liée aux Frères musulmans, et le quartier voisin de Bon Voyage fut une base de départ majeure vers le djihad" pointe l'élu RN.
"Il s'agit ici clairement d'un acte d'affirmation et de sécession, témoignant du 'séparatisme islamiste' à l'oeuvre, selon la formule du Président de la République lui-même."
"Si rien n'est fait, ces appels se multiplieront, venant fracturer encore davantage notre société, prévient encore Philippe Vardon.
"La République se doit de répondre à la provocation et au défi lancé par ceux qui voudraient imposer leurs normes et leurs règles à tous."
MAJ 15/05
https://twitter.com/RivieractuNice/status/1261291944476622849