Toute la matinée ce dimanche 4 décembre, Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice et vice-président de la Métropole, répond aux questions des lecteurs de Nice-Presse.
- Lire aussi : 1/2. Nice : Jean-Médecin, les Moulins, police municipale… Anthony Borré répond à vos questions sur la sécurité
Plan de rénovation du Vieux-Nice, nombre de HLM, état des appartements gérés par Côte d'Azur Habitat…
Dans cette seconde partie, on aborde vos questionnements sur le logement et la rénovation urbaine.
Les logements sociaux chez nous
Où en sommes-nous de la part de logements sociaux ? Il y en avait 13,9% à Nice l'an passé, sous la barre légale de 25%.
Nous avons livré 559 logements en 2022. Près de 915 ont été autorisés entre janvier et août. Nous sommes au-dessous de l'objectif fixé, puisque la conjoncture est extrêmement préoccupante. Tous les chantiers sont perturbés par la crise.
On compte en livrer environ 500 l'an prochain, mais j'insiste sur le fait que le contexte est incertain.
On a entendu ces derniers jours des Niçois dénoncer leurs conditions de vie dans des logements sociaux. Quel est l'état général du parc de résidences gérées par Côte d'Azur Habitat ?
Voir > VIDÉO. Alpes-Maritimes, Nice : deux offices HLM mis en cause par leurs locataires
Certains de nos immeubles se sont dégradés, à cause du temps qui passe ou des incivilités.
Le travail des agents de Côte d'Azur Habitat est difficile. Ils ont manqué de moyens ces dernières années (Anthony Borré est le président de CAH uniquement depuis 2020, NDLR). J'ai fait embaucher deux nouvelles personnes pour chaque agence. Vingt gardiens supplémentaires vont nous rejoindre.
Et j'investis d'ici à 2032 127 millions d'euros pour rénover nos résidences. J'espère même aller encore plus loin, puisque le gouvernement annonce de nouveaux financements.
Vous avez évoqué le HLM des Sagnes, route de Grenoble. J'y ai annoncé un plan de 6 millions d'euros.
L'état de cette résidence a été pointé du doigt par certains de vos adversaires, pour critiquer votre gestion…
J'essaie de ne pas tomber dans les caricatures simplistes de la part de ceux qui tentent de faire du buzz, alors qu'ils n'ont eux-mêmes pas toujours pris leur part de responsabilité vis-à-vis de ces populations.
Exemple très simple : le Conseil départemental des Alpes-Maritimes s'est engagé dans des politiques de rénovation urbaine à Nice, sur la période 2014-2020.
Ils ont signé un plan à Nice, qu'ils ont choisi d'abandonner en plein milieu !
Ils ont retiré leurs crédits, en disant "ça ne nous intéresse plus" ! Ils se sont désengagés de l'aide prévue pour Nice-Ouest.
Aujourd'hui, nous avons un nouveau plan pour accompagner nos quartiers populaires. Le Département n'a pas souhaité le soutenir…
Dans les secteurs les plus en difficulté, il n'est pas au rendez-vous. Alors je n'accepte pas leurs leçons… Qu'ils ne critiquent pas ceux qui font.
J'ai moi-même reçu des plaintes de locataires d'Habitat 06, le bailleur qui dépend du Département. On a des immeubles de moins de dix ans qui rencontrent déjà tout un tas de problèmes.
Je n'en ai pas fait une polémique. J'ai simplement écrit au président du CD06 Charles-Ange Ginésy.
L'état de la vieille-ville
Nos lecteurs s'inquiètent des logements insalubres dans le Vieux-Nice. Avez-vous reçu des alertes sur certains immeubles ?
Oui, de temps en temps, sur des immeubles privés. Mais assez peu : en 2022, il y a eu 31 signalements dans ce quartier, qui ont conduit à 6 procédures de mises en demeure, 3 procédures d'insalubrité sont en cours d'instruction.
Le préfet, entre 2013 et 2022, a pris 5 arrêtés.
Plus généralement, Christian Estrosi a demandé aux services d'entamer une grande étude du Vieux-Nice dans sa globalité : son état, son pavage, son électricité…
Il attend la restitution de cette étude pour pouvoir proposer, comme l'a fait Jacques Médecin, un plan de rénovation du quartier. De manière conséquente.
L'idée serait d'avoir une réflexion globale sur tout le Vieux-Nice.
Ce dossier sera sans doute mené au cours du prochain mandat (2026-2032, NDLR). Les études sont lancées pour que nous soyons prêts à l'engager.
Mais on y a déjà fait beaucoup de choses !
Lire > Vieux-Nice : 14 ans d'action et des millions
Que faire contre la flambée des loyers ?
Pour les étudiants, le logement est trop cher à Nice. C'est ce qui dégrade notre attractivité auprès des jeunes. Que faire ?
Le nombre d'étudiants à Nice a quasiment doublé ces dernières années, ce n'est pas anodin.
On parle beaucoup des appartements CROUS, mais les projets privés doivent nous intéresser aussi. Une nouvelle résidence de l'avenue des Diables Bleus offrira 80 nouveaux logements d'ici trois ans, par exemple. Une tour entière sera dédiée aux jeunes aux Moulins.
D'ici à la fin du mandat en cours, nous avons pour objectif d'avoir livré 880 logements sur la Métropole, dont 760 à Nice.
On sait que même certains cadres doivent refuser des postes à Nice parce que la location coûte trop cher. On n'a pas voulu ici de l'encadrement des loyers. Alors que faire ?
L'encadrement des loyers, ça ne marche pas, j'y suis opposé. Etre propriétaire, c'est noble.
On a le droit de jouir de son bien comme on l'entend. Les choses s'auto-régulent.
Mais pour lutter contre la cherté, on peut actionner plein de leviers : lutter contre la sous-occupation des appartements, ou ajouter un étage à des immeubles existants.
C'est bon à savoir…
Anthony Borré : "Je prépare en ce moment pour le maire, qui le présentera en début d'année prochaine, un grand plan pour les collines niçoises".
"Il concernera les transports, l'animation, la végétalisation et plusieurs élargissements de voirie"