La justice ordonne à la Ville de Nice de prononcer l'ouverture définitive d'un lieu de culte musulman à Nice Ouest. Hors de question pour Christian Estrosi, qui pointe son "propriétaire saoudien" et "le manque de transparence des fonds" engagés. La bataille judiciaire fait rage depuis plusieurs années.
JUSTICE — La décision de la cour d'appel administrative de Marseille ne changera rien à la détermination du maire. "Nous refuserons toujours de signer un acte d’ouverture" pour la mosquée En-Nour martèle la municipalité de Nice, contrairement à ce que la justice lui a ordonné le 2 novembre.
Christian Estrosi a jusqu'au 2 janvier 2021 pour prendre sa décision. Il y a toutefois peu de chances que l'édile change d'avis : voilà des années qu'il refuse de voir les portes de ce lieu de culte musulman s'ouvrir pour de bon. L'équipe municipale pointe ses liens avec l'Arabie saoudite et le "manque de transparence" des fonds engagés.
Les avocats de la Ville n'arrivent pas, cependant, à obtenir gain de cause. Le premier adjoint d'alors avait bien autorisé les travaux en 2012, mais Benoit Kandel a été limogé quelques mois plus tard. M. Estrosi a ensuite tenté plusieurs démarches pour empêcher En-Nour d'ouvrir : droit de préemption, expropriation, saisine du Conseil d'État, demande d'enquête judiciaire (classée sans suite)…
Mais rien n'y a fait, et, plus de 40.000 euros de frais d'avocats plus tard (d'après un comptage du socialiste Patrick Allemand) le maire n'a toujours pas obtenu de décision de justice en sa faveur.
"Nous demandons seulement l’application des décisions de justice qui sont toutes défavorables au maire de Nice" réclame l'avocat de l'association qui gère l'édifice, Nice la Plaine. Cette dernière attaquera si tel n'est pas le cas au début de l'année prochaine.
Nous "ne prononcerons jamais l'ouverture" assure la Ville elle-même chez nos confrères de Nice-Matin.
"Nous avons demandé la fermeture d'un lieu de culte qui s'est édifié contre notre volonté à l'ouest de Nice. Il est aujourd'hui ouvert, cela nous a été imposé par le gouvernement socialiste", dénonçait encore Anthony Borré, l'adjoint au maire chargé de la Sécurité, dans nos colonnes le 25 octobre.
"Le bien appartient au ministre de la Charia de l'Arabie Saoudite. Il y a peut-être des bien-pensants pour trouver que c'est formidable. Nous, nous considérons que l'Etat doit faire le nécessaire."