Parole à l'opposition : en cette rentrée politique, Nice-Presse reçoit les présidents des groupes d'élus au Conseil municipal.
Cette semaine, au tour de Philippe Vardon, de Retrouver Nice (divers droite). La semaine prochaine, Juliette Chesnel-Le Roux de Nice Écologique sera notre invitée.
Quels sujets comptez-vous porter au Conseil municipal cette année ?
Nous allons continuer d'être vigilants sur certaines dérives. Cet été, Christian Estrosi a encore médaillé un ambassadeur du Qatar. Il l'avait déjà fait en mars, et son ami Renaud Muselier en reçoit à la Région.
Ces gens là donnent des leçons à tout le monde mais s'acoquinent avec cette pétromonarchie liée aux réseaux islamistes dans le monde entier.
"Estrosi et Ciotti ont fait oeuvre commune pour faire du mal aux petits commerces"
Sur un autre sujet, nous cartographions en ce moment toutes les cellules commerciales abandonnées en ville : c'est un phénomène grandissant. On parle des "darkstores" utilisés par les plateformes de livraisons de courses, mais il y a des secteurs où on ne trouve personne qui veut bien y installer son activité.
Il faut aussi davantage domestiquer cette nouvelle économie qui crée de vraies nuisances dans nos quartiers.
N'oublions pas non plus que nos commerces de proximité, c'est du lien social, de la vie et aussi, un peu, de la lutte contre l'insécurité. Estrosi et Ciotti ont fait oeuvre commune pour leur faire du mal en encourageant l'extension à outrance des grands centres commerciaux.
Les commerces crèvent en ville, ce sont des quartiers qui se paupérisent.
Pour y remédier, il faut agir sur le stationnement, qui est un énorme problème aujourd'hui chez nous.
"Le projet d'aménagement du Port manque d'ambition"
Le futur Port Lympia va également être au menu cette année…
Je salue la concertation publique menée par Olivier Bettati. La seule réalisée correctement par la mairie : comme quoi, quand on veut, on peut !
Au niveau de ce qui a été présenté en juin, je trouve que le projet d'aménagement du Port manque d'ambition. Il n'y a pas grand chose ni pour la culture, ni pour le développement commercial. Pourquoi ne pas installer un grand marché de nuit sur les quais ?
Nous serons très vigilants sur la préservation de l'authenticité architecturale, notamment au niveau des éventuels nouveaux bâtiments. On sait qu'à Nice Ouest cette mairie peut faire sortir de terre des immeubles horribles.
On n'a toujours pas de vraies réponses, non plus, sur la desserte de la Corse. Nous nous battrons contre cette taxe annoncée sur les liaisons de la Corsica Ferries.
Le sujet de la délinquance a marqué l'été dans le Sud-Est notamment. On entend désormais bien plus le député Eric Ciotti que vous.
Oui, oui, il occupe les médias… Mais nous n'avons pas le même parcours. Toutes les années durant lesquelles j'ai par exemple dénoncé les liens de Christian Estrosi avec certaines organisations islamistes, Eric Ciotti était son assistant parlementaire, son chef de cabinet…
Pour être crédible, il ne suffit pas de s'exciter pendant 3 mois parce qu'on est en guéguerre avec son mentor, ou parce qu'on veut être président des LR.
Et il se répète ! Avant 2020, il nous faisait la même chanson. Avant d'aller soutenir Estrosi pour les dernières municipales. Un an plus tard, c'est le retour de la guerre. Et puis il va appeler à voter Renaud Muselier. Juste après, il re-lance le conflit avec eux… Il est cyclothymique ! (une forme légère de bipolarité, NDLR).
Il arrive très tard sur les dossiers, et il m'imite.
Vous avez été exclu du Rassemblement National avant l'été, vous avez ensuite échoué à l'occasion des élections législatives. Vous sentez-vous affaibli ?
Mon engagement a toujours été niçois, avant d'être partisan. Les manoeuvres, les choix délétères de certains ont causé cette rupture.
Mais ce qu'il faut surtout dire, c'est qu'à cause de cela, le RN n'est plus à Nice : plus aucun élu au Conseil municipal, pas non plus de permanence.
J'ai eu, pendant cette période, le soutien de tous nos élus, et celui de nombreux militants. Dans le groupe politique, nous nous sentons plus libres et plus ouverts aujourd'hui.
Au conseil métropolitain, nous nous sommes agrandis, avec l'arrivée d'une nouvelle élue en provenance des Républicains, Josiane Piret.
Pas affaiblis non plus puisque Reconquête (le parti d'Eric Zemmour, dirigé au niveau départemental par Jean Moucheboeuf, élu niçois, NDLR) qui m'a soutenu pendant les législatives est aujourd'hui la première force militante des Alpes-Maritimes.
"J'ai du respect pour notre police municipale, mais elle est mal organisée"
Votre rapprochement avec Reconquête va-t-il vous emmener à défendre de nouvelles thématiques ?
Mes combats n'ont pas de rapport avec un parti politique ou un autre, je n'ai d'ailleurs pas ma carte dans celui là. Je suis constant, depuis des années. Je publierai avant cet hiver un essai sur l'immigration.
Sur l'insécurité que nous vivons, je note l'impact des méfaits de la diversité.
Les étrangers sont surreprésentés dans les statistiques de la délinquance — notamment chez nous, avec des agressions sexuelles commises dans le centre-ville cet été. Même si à Nice nous manquons de chiffres précis, raison pour laquelle j'ai écrit au Procureur Xavier Bonhomme et au préfet Bernard Gonzalez.
80 policiers sont envoyés à Nice et Cannes par le ministère de l'Intérieur. Satisfait ?
(L'arrivée de 30 autres policiers dans la région niçoise a été annoncée le lendemain de cette interview, le 7 septembre, NDLR)
Il manque 200 policiers nationaux à Nice. Sur les 80 policiers, nous sommes la Métropole la moins dotée de France ! Vu les relations entre cette mairie et le gouvernement, on aurait pu espérer être mieux servis.
Nous manquons aussi de policiers municipaux. Il y en a trop peu rapportés au nombre d'habitants (1 pour 620 résidents, NDLR). Cannes en a bien plus, par exemple.
J'ai du respect pour notre police municipale, mais elle est mal organisée. Nous avons besoin de "bleu" dans nos rues.