Dans la presse, Éric Zemmour estimait que le terroriste de la Promenade des Anglais, "guidé par ses morts" a "quelque chose de respectable".
C'était il y a cinq ans presque jour pour jour, et c'est l'émission Quotidien (TMC) qui ouvre le placard à archives.
Le 6 octobre 2016, Éric Zemmour est reçu par le magazine Causeur. Au sujet des assassins du Bataclan, il lance cette phrase qu'il traîne aujourd'hui encore comme un boulet : "Je ne pense pas que les djihadistes soient des abrutis ou des fous (…) Je respecte des gens qui meurent pour ce en quoi ils croient, ce dont nous ne sommes plus capables".
Pour cette chaude déclaration adressée aux djihadistes, le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour apologie du terrorisme, classée sans suite.
Ce que l'on a peut-être oublié, c'est que le polémiste tient, dans ce même entretien - que le magazine a retiré de son site depuis - des propos similaires sur le terroriste de la Promenade des Anglais.
Il est ensuite interrogé sur l'attentat de Nice : "Vous respectez des gens qui roulent au camion sur des enfants ? Vraiment ?"
Sans froisser le moins du monde l'écrivain, qui répond sérieusement : "Pardon de vous chagriner (sic), mais l'Histoire, c'est ainsi, des innocents meurent parce qu'ils sont dans le mauvais camp, ou au mauvais endroit au mauvais moment. Et oui, quand des gens agissent parce qu'ils pensent que leurs morts le leur demandent, il y a quelques chose de respectable."
Il avait soutenu des arguments similaires à l'occasion d'une conférence, une semaine plus tôt : "(Au sujet des) gens qui meurent pour leur foi, on devrait être plutôt admiratifs, plutôt que méprisant".
L'enquête n'a toujours pas permis d'établir avec certitude que les motivations de l'assassin du 14-juillet étaient réellement religieuses, ni que ses liens avec l'État islamique étaient réels.
Cette vision très particulière d'un attentat terroriste qui aura tué 86 personnes n'a pas fermé à Éric Zemmour les portes de Nice.
Éric Ciotti, député LR de la circonscription où le crime a été commis, assure qu'il voterait pour le polémiste face à Emmanuel Macron en 2022, tandis qu'un adjoint au maire accueille l'auteur à bras ouverts quand il nous rend visite.
Parmi les principaux élus des Alpes-Maritimes, seul Christian Estrosi a clairement pris ses distances avec M. Zemmour, l'estimant la semaine dernière plus proche des collaborateurs français que du général de Gaulle.
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— jean-michel aphatie (@jmaphatie) October 6, 2016