L'année dernière, le bilan avait été épouvantable. D'après plusieurs ONG, Nice pointait à la onzième place sur douze en matière de lutte contre la pollution atmosphérique. Seule grande ville française à faire pire que nous ? Marseille.
“Sèchement”, Christian Estrosi avait contesté un classement “réalisé par des organisations très engagées politiquement”, avant de mettre en avant plusieurs des actions menées : "la mise en service de la ligne 2 et 3 du tram, la végétalisation du centre-ville, les pistes cyclables…"
Où en est-on cette année ? Dans ce rapport, pas de réel classement propre à agacer les différents édiles. Mais une observation au microscope de leurs actions menées, ou promises. Sur l'ensemble des indicateurs étudiés, Nice apparaît au mieux "encore timide" au pire "en retard".
Réseaux Action Climat estime que, pendant la campagne des municipales, le programme du maire indiquait "peu d’évolutions quant à la politique de réduction de la pollution de l’air en matière de transports, menée au mandat précédent" tout en rappelant toutefois "les aides financières à la transition" qui ont été développées.
Lire > Environnement : À Nice, la pollution de l’air coûterait… 383,4 millions d’euros tous les ans
"S’agissant de l’investissement dans les transports en commun et de la réduction de la place de la voiture, la ville est encore en retard" pointe l'évaluation, alors que des propositions "intéressantes" ont été apportées, "sur le développement d’un réseau express vélo ou encore d’apaisement des abords des écoles".
Dans le détail, RAC regrette qu'aucune "zone à faible émission" ne soit mentionnée dans le programme du maire-candidat. Il s'agit pourtant d'un dossier sur lequel la Métropole Nice Côte d'Azur agit depuis plusieurs années : "Christian Estrosi demande en vain l’obtention du déclassement des routes à grande circulation depuis 2017 et la gratuité du contournement autoroutier de Nice depuis 2014" rappelle-t-elle, condition essentielle à la création de ces ZFE.
Lire > Nice : vers un péage sur la Promenade des Anglais ?
Au niveau de la place de la voiture dans notre ville, le document se réjouit qu'aucun nouveau projet d'infrastructure routière ne soit à l'étude, tout en regrettant qu'une généralisation du "maximum 30km/h n'a pas été instaurée".
Les ONG relèvent ensuite que de nouvelles aides à la transition pour les mobilités n'ont pas été annoncées, alors que différents dispositifs ont déjà été mis en place.
Concernant le vélo, là encore, le rapport reste contrasté, malgré le déploiement de vastes pistes cyclables, notamment après le déconfinement.
Très chère pollution
À Nice, elle coûterait… 383,4 millions d’euros tous les ans. Notre ville se classerait parmi les pires grandes agglos de France en termes de pollution atmosphérique, cette dernière occasionnant d’énormes dépenses de santé, d'après une étude menée par le cabinet CE Delft pour l’Alliance européenne de santé publique (EPHA) et publiée en octobre dernier.
La Côte d’Azur, en général, est en mauvaise posture concernant la pollution de l’air : trois de ses villes — Fréjus, Toulon et Nice — occupent ainsi le top 10 français de celles dans lesquelles le coût social de cette pollution (dépenses de santé, mortalité, etc) est le plus haut pour les habitants.
Rapport - Photo : Courrier international/DR