Les électeurs sudistes sont appelés à voter pour les élections régionales les 20 et 27 juin prochains. 123 sièges de conseillers sont à pourvoir. La majorité de droite sortante en possède 81, le RN 42.
Fragile favori
Il est le “plus-ou-moins-candidat”. Renaud Muselier (LR), 61 ans, prend son temps pour se déclarer. Officiellement, le président sortant consacre toute son énergie à la gestion de la crise actuelle et ses conséquences. D’initiatives sanitaires en plans de relance, l’ami marseillais de Christian Estrosi (ce dernier étant son président délégué) occupe tout de même l’espace médiatique plus intensément depuis plusieurs semaines.
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Pas aidé par la désaffection des Républicains et des Marcheurs au niveau national, il apparaît handicapé par sa position floue sur une éventuelle alliance avec ces derniers, qui lui assurerait pourtant la réélection, d’après les sondages réalisés ces dernières semaines.
D’après une dernière étude de l’Ifop commandée par nos confrères de la Tribune et d’Europe 1 (17 avril), le patron de la Région l’emporterait d’un cheveu (39%), notamment dans une configuration où il serait soutenu par LREM au second tour pour une triangulaire face au RN (37%) et à une liste d’union de la gauche (24%).
Figurante ?
Sa campagne s’est lancée dans une discrétion absolue. À peine Sophie Cluzel, 60 ans, a-t-elle profité de ses quelques passages dans les médias pour attaquer le bilan du président sortant.
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Son nom circulait depuis quelques temps mais le choix de l’inconnue au bataillon secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées comme tête de liste LREM a pu surprendre. Il y a plusieurs mois, l’état-major des Marcheurs envisageait plutôt de lancer dans la bataille des poids-lourds de la Macronie. Christophe Castaner y aurait un temps songé, avant de reculer face à une course ingagnable et sans moyens.
Sophie Cluzel arrivera-t-elle à se démarquer dans une campagne polarisée ? Pour l’heure, les seules questions entendues à son sujet concernent la date à laquelle pourrait s’organiser son ralliement à la liste des Républicains sans trop de casse.
Le dernier sondage de l’Ifop estime qu’elle ne passerait pas le premier tour, avec 13% des voix. D’après une autre étude commandée par son propre parti à OpinionWay (24 mars), la secrétaire d’État ne ferait pas beaucoup mieux avec 16%.
À gauche, l’inconnue
C’est officiel depuis le 30 mars : Jean-Laurent Félizia assumera la tête de liste d’Europe écologie les verts (EELV) pour représenter “une nouvelle force progressiste”.
Avec le #PoleEcolPaca, nous voulons réparer une région abîmée par la droite. Nous appelons toutes les forces #progressistes à nous rejoindre @eelv @EELV_PACA @MdpMouvement @GEcologie @CapEcologie
— Jean-Laurent Félizia (@FeliziaJean) March 30, 2021
L’architecte paysagiste de 52 ans a reçu le soutien du Mouvement des progressistes, de Cap écologie et de Génération écologie. Mais pas de la gauche… On dit que son porte-parole, le Niçois Jean-Marc Governatori, aurait rebuté les Insoumis.
Les divisions à gauche sont en réalité plus complexes que cela. De tribunes en appels solennels, les différentes formations n’ont pas réussi à se mettre d’accord pour partir ensemble à la conquête de la Région, alors même qu’une large coalition a réussi à prendre (difficilement) Marseille aux dernières municipales.
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Les négociations ayant patiné, une union de la gauche tardive entrerait en campagne dans une position compliquée.
“Séparément, aucune liste de gauche ne dépasse 15%. Seuls, les écologistes plafonnent à 7%! Alors qu’une liste unique est créditée de 23% d’intentions de vote - pas si loin des 27 ou 28% de la liste LR (d’après un sondage commandé par le PS, NDLR)” veut tout de même croire dans la presse Olivia Fortin, 43 ans, adjointe au maire PS de Marseille et figure du Printemps marseillais. Chez nos confrères de La Provence, elle se dit “candidate à la candidature” pour mener une hypothétique union.
Isabelle Bonnet se lance de son côté avec une liste Lutte ouvrière.
Solide challenger
Thierry Mariani, ancien ministre de Nicolas Sarkozy passé au Rassemblement national à l’occasion des européennes de 2019, a officialisé sa candidature hier soir, le 22 avril. Il mènera la liste frontiste, assurée d’après les derniers sondages d’arriver en tête du premier tour. Sans concrétiser au second. Les prochaines semaines de (vraie) campagne inverseront-elles la vapeur ?
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