"Entre 5 et 10 degrés" séparent les places et rues traditionnelles de Nice des zones qui ont déjà pu bénéficier de la politique de "végétalisation" déployée par la mairie depuis dix ans.
Le sol de l'Esplanade des Arts, près du TNN de Bayard, atteignait 39,3 degrés le 21 août dernier. À quelques pas de là, sur la Coulée verte au niveau du lycée Masséna, il fait… 26,6 degrés au sol. Douze degrés d'écart entre le secteur qui n'est pas encore recouvert par la Promenade du Paillon et celui qui l'est déjà depuis dix ans.
Il y a quelques jours, la Métropole Nice Côte d'Azur a fait constater par un huissier de justice le fossé de températures entre les rues et parcs arborés par la collectivité, et ceux qui ne le sont pas encore. Objectif : montrer les bénéfices tangibles du "verdissement" en plein épisode caniculaire.
Les exemples sont tout aussi parlants ailleurs en ville. Le 21 juillet, dans le calme du jardin Albert Ier, on mesure 27,4 degrés au sol, pour 34,3 degrés ambiants. 25,5 degrés plus haut, au pied de la statue Masséna. Et à l'angle des boulevards Risso et Barla ? 46,1 degrés ! On atteint 52,7°C devant le futur Palais des Arts et de la Culture… La température ambiante est, elle, sensiblement la même partout.
Une "Coulée verte 2" plus arborée
L'adjoint au maire chargé de la santé et de l'environnement décrypte ces résultats pour Nice-Presse ce 26 juillet. "Ils sont une preuve, s'il en fallait encore une, que la végétalisation agit concrètement contre les fortes chaleurs, mais également pour le bien-être et le bien-vivre dans les espaces urbains" fait valoir le docteur Richard Chemla.
"Raison pour laquelle nous plantons des arbres partout où cela est possible!" Il devrait y en avoir un pour chaque habitant d'ici quatre ans, foi de Christian Estrosi.
Extension de la Promenade du Paillon vers le Nord, création de son pendant à Nice-Ouest, aménagement de grands parcs à Saint-Jean-d'Angély et Jeanne-d'Arc… Il est vrai que les projets se bousculent.

La Coulée verte "acte 2" — de l'ex-TNN jusqu'au Palais des Expositions, sur 8 hectares — serait-elle une version améliorée de celle que nous connaissons ? "Tout à fait. Il y aura davantage d'arbres pour un côté 'plus forêt', un ruisseau…"
Si les bénéfices de la verdure sont si spectaculaires, pourquoi ne pas enfin planter des arbres sur la très minérale place Masséna ? "On s'est posé la question. Ce n'est pas possible, puisqu'elle accueille les grands évènements, comme le Carnaval. Mais tout autour, on a avancé. Avec les trames vertes et l'avenue Jean-Médecin, notamment."
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Cela suffira-t-il pour lutter contre la pollution atmosphérique qui emporte encore 500 Niçois chaque année, d'autant que le niveau de gaz à effet de serre a très peu baissé à Nice ces dernières années ?
"Non, cela ne passe pas uniquement par ces aménagements, mais par d'autres chantiers que nous avons également pu ouvrir : le bouleversement des mauvaises habitudes, les nouvelles mobilités ou encore notre soutien aux voitures électriques."
La route est donc encore longue, mais la marche bien lancée !